jeudi 8 mars 2012

La conduite en Corée du Sud

Suite a l'excursion d'aujourd'hui a l'Immigration Office où nous avons du prendre le taxi pour l'aller-retour, et de manière générale après plus de 2 semaines dans ce pays, nous avons pensé qu'il était obligatoire de parler d'un problème récurrent en Corée : la conduite automobile (je vais souvent écrire "Corée" dans cet article, ne vous méprenez pas, ce n'est pas la Corée du Nord ! Ils ne peuvent pas conduire là-bas vu qu'ils n'ont de toute façon pas de voitures !)

Un jour (très) calme en Corée du Sud
 Dans ce pays surnommé "pays du matin calme" et où le bouddhisme/confucianisme ont une grande influence dans la culture, on pourrait s'attendre a une conduite paisible et reposé... Et bien non !! Essayez donc de prendre le volant ici pour partir au travail le matin, et vous ne serez surement plus aussi serein (même si la plupart des coréens ne partent pas au travail le matin vu que de toute façon ils ne quittent pas leur lieu de travail durant la nuit : en Corée, il faut travailler ! Beaucoup ! Tout le temps !).
Ici, tout doit être fait vite et de façon dynamique, donc forcement ça se ressent au niveau des routes. Vous pensiez que Paris était un lieu dangereux pour la conduite ? C'est juste que vous n'avez pas encore pu observer le niveau de conduite atteint sur les routes coréennes ! Il faut savoir que parmi les membres de l'OCDE, la Corée du Sud est le 2ème pays où il y a le plus d'accidents de voiture. La question que je me pose maintenant est : pourquoi que 2ème ??!!

Mais commençons d'abord par les bases : tout d'abord en Corée, comme en France la conduite se fait a droite (mais finalement d’après mes observations cela n'a pas vraiment d'importance!), et pour les voitures, le volant est à gauche, mais la majorité des véhicules sont par contre équipés de boites automatiques.
Pour la signalisation, les indications sur les panneaux sont en coréen, mais aussi en romanisé, et la plupart des panneaux sont similaires aux français.

Les panneaux coréens
Les feux sont aussi tricolores, mais sont disposés à l'horizontale, et l'ordre des couleurs est le même qu'en France avec pour les piétons un feu qui clignote quand il ne reste plus beaucoup de temps (et même parfois un décompte a partir de 10-15sec pour montrer combien de temps il reste). La plupart des arrêts au feu sont signalés par une bande d'arrêt, mais celle-ci se trouve souvent quelques mètres avant le niveau du feu. Mais surtout, le feu en question est de l'autre côté du carrefour. Le feu qui vous concerne n'est pas gentiment devant vous comme en France, mais loin loin en face. Le hic c'est que quand par exemple on veut tourner à gauche, personne ne sait si le feu qui nous concerne est celui de gauche ou celui d'en face.

Maintenant que vous savez tout ça, qu'en est-il de la conduite en elle-même donc ?
Pour vous faire comprendre, nous avons pu expérimenter deux types de véhicule : tout d'abord les autobus de transports en commun. Ils sont très ponctuels ici, et on peut le comprendre : c'est comme si ils avaient tous les droits : un feu de signalisation ? On l'ignore! Un piéton au milieu de la chaussée, qu'il soit dans son droit de traverser ou non ? On l’écrase - pas si on est un chauffeur poli, dans ce cas on le klaxonne juste jusqu’à ce que surdité s'en suive, sauf si c'est une ajuma avec un manteau rose, dans ce cas on la laisse en paix de peur de représailles -  Un autre autobus ? On fait la course pour voir qui arrivera le premier, et tous les coups sont permis bien sûr, du simple coup de klaxon à répétition à la queue de poisson bien violente.
Toutes les règles que l'on est censé suivre, le chauffeur de bus coréen n'en a que faire. Et idem pour le deuxième transport que nous avons emprunté : le taxi. Ici avoir sa licence de chauffeur de taxi signifie qu'on a des capacités de pilote de course... Certes au moins on arrive vite à notre destination, mais nos chances de survie paraissent bien faibles avec le risque de crises cardiaques pendant le trajet. Pour les risques d'accidents, il faut faire confiance à la toute-puissance du chauffeur coréen qui de toute façon peut en même temps conduire, te parler, regarder la télé dans son taxi et téléphoner (si !).

Inquiétant ces chauffeurs de bus ou de taxi pourrait-on se dire ? C'est juste que vous n’êtes pas au courant que ces règles de conduite, aucun autre automobiliste ne semble les suivre en fait. En Corée, il n'y a pas de vraies règles : faire un demi-tour dans un grand carrefour, ou sur une voie rapide, est autorisé tant qu'il est maitrisé, ou au moins tant qu'il n'y a pas d'accidents (on a encore eu la preuve avec notre taxi aujourd'hui), doubler par la droite semble monnaie courante aussi. Savoir zigzaguer entre les files de voitures ou piler au dernier moment est même une compétence nécessaire ici !

Deux chauffeurs coréens : mais si ça passe largement!!
Quant au klaxon, il est primordial : il sert à la fois à indiquer que vous changez de voie par exemple (même quand ce n'est pas autorisé), mais aussi que vous n’êtes pas content quand ça n'avance pas assez vite (ça change pas de Paris pour ce point), ou encore en cas de conflit avec un autre automobiliste - ou de duel entre deux chauffeurs de bus pour arriver le premier - , c'est celui qui klaxonne le plus qui l'emporte (en cas d'accident, celui qui n'a pas assez klaxonné est responsable, c'est la dure loi coréenne... Sauf si on est étranger et que l'autre est coréen, dans ce cas on est responsable dans tous les cas parce qu'on est de toute façon un être inférieur).

Une image de la Formule 1 version coréenne
Après avoir lu ça, on se dit qu’être piéton n'est pas si mal et que les trottoirs sont un endroit où il est au moins possible de survivre, mais en fait non ! Si un automobiliste n'a pas la place de passer, monter sur le trottoir de quelques centimètres n'est pas un problème... Et je ne parle même des nombreux scooters-livreurs qui n’hésitent pas à rouler sur le trottoir et à passer entre les piétons (peut-être que c'est leur instinct de survie qui leur fait faire ça aussi, ils cherchent à éviter la route à tout prix).

Un scooter-livreur qui a le skill coréen
 Il faut savoir que Jérémie et moi-même avions envisagé un moment de conduire ici en allant chercher en préfecture le permis international en France, mais finalement, cela ne se fera peut-être pas après observation de la conduite ici.. D'autant plus que la Corée dispose finalement d'un très bon réseau de bus, et que les taxis sont pas chers du tout (aujourd'hui, cela nous est revenu à  4000 won pour 10-15min de trajet). Cela parait sûrement dangereux quand on lit cet article, mais au moins les chauffeurs sont formés a la conduite coréenne et on réduit donc les risques d'accidents...

Conclusion : si vous êtes étranger en Corée, prenez le bus, le taxi, ou encore mieux le métro si vous le pouvez !! C'est beaucoup moins cher que d'acheter ou louer une voiture, et surtout bien moins dangereux que de se mêler au trafic routier coréen !

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