vendredi 29 juin 2012

Pendant que Professor est au Canada

Avec 24h de retard (nous sommes rentrées "tard" Jeudi), nous allons vous raconter notre journée de Jeudi.

Cette semaine, le professeur est au Canada avec un de nos collègues pour présenter un papier à Vancouver. 

Pendant que le professeur est au Canada, c'est le calme plat au laboratoire. La moitié des gens sont partis à Jeju Island pour une autre conférence. Perso, une conférence à Jeju, je trouve ça suspect. Les plages, le parc de l’érotisme, tout ça. Mais les coréens étant tellement sérieux quand il s'agit de travail, que j'ai bien peur qu'ils y soient vraiment allés pour la conférence. L'incompréhension des cultures fait toujours rage ici ! Ajoutons nos deux collègues Cambodgiens partis pour un job d’été, même si sur ordre du professeur ils doivent revenir toutes les fins de semaines pour rattraper les nombreuses heures à ne rien faire devant Youtube. Il en résulte que Mercredi nous étions 5 dans le laboratoire. Comme d'habitude nous étions débordés par le travail et donc occupéà planifier nos weekends et à regarder des vidéos avec des chats sur Youtube pendant que la Python de Frédéric plantait. Et c'est à ce moment que nous avons songé qu'il n’était peut-être pas indispensable que l'on vienne Jeudi (avant-hier) pour faire tellement de choses palpitantes au laboratoire. 

Etait-ce l'absence du regard paternel et bienveillant du professeur (copyright Fred) qui perturbait nos efforts studieux ? Ou bien l'angoisse de devenir comme nos collègues, incapables de ressentir le moindre besoin de sortir et d'être jeunes, et de finir nous aussi à venir pour ne rien faire avec un sérieux et une assiduité pouvant rendre dépressif, à venir compulsivement avec plus de stupeur et plus de tremblements, attendant avec angoisse les instructions de la voix sortant des tréfonds du téléphone, ou bien qu'un éclair de génie nous frappe ?  Ou encore, était-ce le désir de respecter nos engagements auprès de n+i en nous rendant à l'ambassade pour enregistrer Fred et voir pourquoi mon email de Février s’était perdu ? Je ne saurai le dire, peut-être un peu des trois.
C'est donc sans prévenir les rares pèlerins encore présents au laboratoire cette semaine que nous avons décidé de prendre notre jeudi. 

Au programme du matin, visite à l'ambassade de France qui est ouverte au public entre 9h et 12h, sauf quand les phases de la lune ne sont pas bonnes et c'est alors fermé le lundi.
Bref, le matin donc ambassade et nous devions ensuite boucher l’après-midi de façon improvisée et économique, avant de nous rendre le soir à la GSL pour voir les matchs du groupe de la mort : Squirtle, MC, Symbol, MarineKing Prime.





Nous sommes arrivés vers 11h à l'ambassade, sans nous perdre, et avons été accueillis dans un premier endroit par un coréen qui visiblement ne parlait pas français et à qui nous avons expliqué que nous voulions nous rendre à la section consulaire afin de faire (ou de finaliser ?) notre inscription au registre des français expatriés. Après avoir récupéré nos badges de visiteurs et avoir franchi le sas d’entrée, nous avons pu entrer  dans la cours de l'ambassade, puis dans la partie consulaire. 




Nous avons ensuite été accueillis par la responsable qui s'occupe des français à l’étranger, des enregistrements, de l'état civil, tout ça tout ça, et qui nous a donc demandé, en français cette fois, pourquoi nous venions :
- "Nous voulons nous enregistrer comme français résidant en Corée."
- "Vous restez combien de temps ?"  
- "Un an."
- "Ha oui, un an il faut s'enregistrer ! Je vous cherche les formulaires ... Vous êtes ici depuis combien de temps ?"
- "4 mois."
- "4 mois ?! Mais pourquoi vous ne venez que maintenant ?"
- "Je vous ai envoyé un mail en Février avec tous les documents (et les herbes du professeur Tournesol), mais je n'ai pas eu réponse."
- "Ha oui ... Par mail c'est possible, mais c'est long, et ça ne marche pas ! Vous pouvez prendre des stylos et aller vous installer sur les tables."
 Nous avons donc commencé le fastidieux remplissage des formulaires, nous apercevant avec effroi que nous ne connaissions que vaguement les dates de naissance de nos parents et qu'il nous était difficile de remplir les numéros d'urgence à contacter en France en cas de problème, ceux-ci étant restés dans nos téléphones français à Incheon. Mais nous avons tant bien que mal rempli l'essentiel de ce formulaire aux nombreuses cases nébuleuses et mal foutues.
Retour donc dans le bureau, où la responsable de nos dossiers a soudainement reconnu mon nom, celui-ci lui disant vaguement quelque chose. Elle a donc fouillé un peu dans ses piles de documents et retrouvé le dossier à mon nom qu'elle avait constitué quelques semaines auparavant à partir de mon mail de mois de Février. Il manquait soit disant le formulaire, je viens pourtant de vérifier, il était bien dans le mail. Peut-être n'ont-ils pas voulu de la signature scannée.
C'est finalement en un temps record, moins d'une heure, que nous avons terminé les formalités à l'ambassade. Nous recevrons prochainement les attestations d'inscription, sous réserve, nous a-t-on précisé, que ça ne se perde pas dans le courrier coréen. Nous avons donc suggéré d'envoyer à l'université plutôt qu'à notre domicile, où rien n'arrive à part les factures.

Pour le midi, s'est posé le problème du lieu du repas. En effet, il fallait trouver un endroit pratique pour manger et pas trop loin de notre potentielle activité de l'après-midi. Ne sachant pas trop où aller, nous avons opté pour un restaurant Coréen-Japonais dans la galerie marchande de la gare de Yongsan, celui où nous avions été avec Sojae la première fois que nous l'avons vue. Pour aller soit au cinéma, soit à la Proleague l'après-midi, c'était le lieu idéal.


Faute de Proleague le jeudi après-midi, ce qui aurait été une solution économique, nous avons opté pour le cinéma et nous avons décidé d'aller voir "The Amazing Spider-Man". Nous voulions au départ éviter les places en 3D qui sont chères, et faute d'avoir accepté les places en 3D, on nous a vendu des places en 4D à 18.000 wons (12€) par personne ! 
Frédéric prétend que la vendeuse nous a parlé en anglais et que j'ai sorti la liasse de billet trop tôt, moi je maintiens qu'elle a switché du coréen au konglish pour nous embrouiller et que 3 et 4 étant respectivement "sam" et "sa" en coréen, elle a réussi à nous rouler comme ça. Quoi qu'il en soit, nous avons donc été voir notre séance en 4D acheté à grands frais, et nous sommes encore une fois passé pour un couple gay. Oui en Corée, un coréen ne peut aller au cinéma qu'avec sa copine, ça n'existe pas autrement.
Beaucoup sur twitter m'ont demandé ce que c'était que le cinéma 4D.  C'est très simple, c'est un film avec les lunettes 3D et en plus un fauteuil qui bouge, ainsi que des effets spéciaux à grand renforts de souffleries, ventilateurs et jets d'eau puissants et dans lequel le siège te fait sentir des choses dans ton corps. Comment vous décrire ... Par exemple, lorsqu'un personnage est criblé de balles, le siège te mitraille le dos pour que tu sentes les balles, lorsque l'araignée mord Peter Parker dans la nuque ça souffle un jet d'air froid et humide dans la nuque, quand il pleut dans le film et qu'une voiture arrose Peter en roulant dans une flaque tu te prends un coup de jet dans la tronche et autres effets rigolos. Je vous laisse imaginer l'effet pensé pour les coups de pieds dans les burnes.
Dans l'ensemble, nous étions content du film, même si nous avons un peu Fuu sur le prix des places.

Une fois le film terminé, comme il nous restait pas mal de temps avant le début de la GSL, nous sommes partis à Namdaemun pour acheter des pots de nutella. Fred en avait acheté samedi dernier, mais il ne m'en avait pas pris, il fallait donc y retourner, c'était une nécessité.


Puis, nous avons mis le cap sur le studio de GomTV afin d'aller voir les matchs, qui avec la visite au consulat, était la raison initiale de notre déplacement sur Séoul. Bien qu'étant arrivés une demie-heure avant, la salle était noire de monde avec des sièges rajoutés à l'avant, à l'arrière, sur les côtés et même dans le hall d'entrée. Nous n'étions pas les seuls à vouloir voir ces matchs, mais nous avons réussi à obtenir une place au premier rang et une autre au deuxième rang et nous avons même pu sauver un second siège au deuxième rang pour Tae-geun qui nous a rejoint à 18h. Pour ceux qui ne se rappellent pas c'est le coréen-américain qui a tenté de me tuer il y a deux semaines avec le bukumbbap. Etant un fan inconditionnel de Broodwar, c'était sa première GSL en live. 
Et les matchs ont envoyé du lourd. Entre MC double champion GSL, Squirtle, numéro 2 de la dernière saison, Symbol Zerg montant en tête du ladder coréen et invaincu sur ses 10 derniers matchs et MarineKing Prime dont la réputation n'est plus à faire, ça a franchement envoyé du lourd. 

- Squirtle contre Symbol s'est fini par un 2-0 pour Squirtle qui a littéralement roulé sur Symbol. C'était propre, net et sans bavure.
- MC a mis 2-0 également à MarineKing dans de très beaux matchs de PvT avec une micro de blink stalkers à tomber.
- En winner bracket MC a ensuire mis 2-1 à Squirtle. Il y a eu notamment ce contre de 4gate où ayant deux gates et sa robot sans énergie, MC a quand même réussi à contrer et à l'emporter alors que plus personne n'y croyait.
- Symbol a ensuite gagné 2-1 contre MarineKing, 3 parties interminables et quasiment identiques
- Enfin et nous ne l'avons pas vu car nous sommes partis manger à 21h15, Symbol a battu Squirtle 2-1 en final du looser bracket éliminant ainsi l'ancien numéro 2.


MC et Symbol passent, Squirtle et MarineKing quittent le code S.
Des matchs de folie donc, dont on regrettera juste que ça ait trainé sur la longueur nous empêchant de voir la fin. On notera également que chose rare, les pronostics de sphRt sur les vainqueurs étaient pour une fois corrects.

Une bonne journée donc, qui s'est terminé par un retour à Incheon vers 23h40, pour un repos bien mérité.

PS : au moment où nous avons commencé la rédaction de cet article, les membres survivants du labo étaient sur le point d'improviser un séminaire malgré l'absence du professeur et pour être sûrs que personne ne nous demande rien, nous avons fui à HomePlus pour faire nos courses, d'où le retard de l'article. L'ami Visal qui est bien sympatique nous a même dit "à demain" en français, mais ça ne sera pas suffisant pour nous faire venir à l'université un samedi matin de "vacances".

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