dimanche 28 octobre 2012

Bongeunsa, un temple au milieu des buildings

Ce dimanche avait lieu une combinaison d'évènements rares en Corée : Ayant fini ses midterms exams, Hwi Kyeong a momentannément fait surface de son mode sous-marin et nous avons de la chance, le temps était plutôt pas mal aujourd'hui, pas de trombes d'eau comme hier, ni de froid glacial comme en début de semaine, car oui l'hiver arrive.

C'était donc l'occasion de se retrouver pour une petite sortie sur Séoul, pas trop longue parce que contrainte familiale à 18h, mais suffisamment pour visiter un petit temple et discuter autours d'un café. 
A mi-chemin entre Jamsil et Gangnam, à la station Samseong se trouve un temple que j'avais repéré la semaine précédente à cause de sa statue géante de Bouddha que j'avais aperçu depuis le deuxième étage du  bâtiment Coex où avait lieu la finale de la GSL. Notre destination du jour était donc ce temple perdu au milieu des tours de verre du district de Gangnam.

Nous avons eu une première bonne surprise en arrivant lorsque nous sommes tombé sur un spectacle avec tenues coréennes traditionnelles qui avait lieu au pied d'une tour. Une courte vidéo est juste au-dessus, nous n'avons pas pu tout filmer, mais c'était sympa.

Le quartier aussi était plutôt sympa et moins austère que ce qu'on peut imagine pour un quartier d'affaire. En fait, il y a des arbres et des fleurs partout sur la Yeongdong-daero (grande avenue de Yeongdong), du croisement avec la Teheran-ro (avenue de Téhéran) jusqu'au croisement avec la Bongeunsa-ro (avenue de Bongeunsa). Et ça tombe plutôt bien puisque c'est le trajet entre la station de métro et le temple.





Sans plus tarder, les photos du temple en lui-même. Les bâtiments sont vraiment superbes, avec de très belles peintures ornementales et de jolies couleurs vertes et rouges. Le seul bémol c'est peut-être que dû à la popularité du temple, il y a des voitures stationnées un peu partout dans le temple, et c'est un peu dommage.


On voit bien les tours au fond




Le bouddha géant

Une autre. La photo aurait été encore mieux avec les arbres un peu plus rouges












Un moine

Des voitures que je n'ai pas réussies à virer de la photo
Voilà, désolé si les photos ne sont pas tout à fait dans l'ordre ou ont parfois des résolutions un peu bizarres, elles viennent de deux appareils différents et j'ai eu la flemme de trier. 

lundi 22 octobre 2012

Corée du Nord, c'est pas passé loin ...

Ça faisait un moment que la Corée du Nord n'avait pas fait parler d'elle depuis le lancement raté de sa fusée au printemps dernier et les menaces de bombarder le siège d'un média Séoulite cet été. 

Cependant, la semaine dernière a été riche en actualité sur la Corée du Nord : Tout d'abord avec l'interview par la television finlandaise de Kim Han Sol, le petit fils du défunt Kim Jong Il et neveu de l'actuel dictateur Kim Jong Eun. Le jeune Nord Coréen qui fait actuellement ses études en Bosnie n'a pas été particulièrement tendre avec le régime de son oncle qu'il considère comme un dictateur et ça a du un peu grincer des dents à Pyongyang. 

Pour les anglophones :

La Corée du Nord était donc déjà un peu énervée la semaine dernière lorsque des organisations d'activistes Sud-Coréens et de réfugiés Nord-Coréens ayant fui en Corée du Sud ont annonce qu'ils allaient lancer des ballons depuis la frontière pour lâcher des tracts cote Nord-Coréen. 
Ce genre de lancement de tracts anti-régimes, de clés USB, téléphones, chaussettes, nourriture et autres via sonde météo est assez courant a la frontière entre les deux pays et à chaque fois la Corée du Nord menace de tirer dans le tas pour mettre un terme à ce que le régime de Pyongyang considère comme de la guerre psychologique contre son gouvernement.

La Corée du Nord a donc menacé vendredi dernier de bombarder le site de lancement si un seul ballon venait à partir, ce à quoi la Corée du Sud a répondu qu'elle n’hésiterait pas à riposter. Jusque là rien de bien inhabituel, ça arrive tout le temps en Corée. Le gouvernement Sud-Coréen fait mine de dire aux activistes que c'est très vilain de lancer des ballons, ils lancent quand même leurs ballons et Pyongyang renvoie un petit message de rage et fin de l'histoire. 
La Corée du Nord envoie régulièrement plein de menaces qu'elle ne met pas à exécution, et il faut le dire, plus grand monde y prête attention en Corée du Sud.  

Mais pas aujourd'hui. La tension est montée d'un cran lorsque les Sud-Coréens  ont repéré du mouvement à la frontière et on vu les Nord-Coréens commencer à bouger leur canons d'artillerie et masser des troupes en face du site prévu pour le lancement des ballons. 
Bran le bas de combat en Corée du Sud, CRS, militaires, tout a été déployés à la frontière pour empêcher le lancement des ballons et prévenir ainsi tout éventuel dérapage; voir une escalade vers un conflit ouvert entre les deux pays. Coup de bol, très peu de ballons ont pu être lancés. 

En tout cas, ça n'est pas passé loin ...

Test de la piscine de Dowon

Nous l'avons déjà dit à de nombreuses reprises, les semaines sont longues et vides au laboratoire. Aussi avions nous décidé avec Fred de partir à la recherche d'une piscine pas trop loin pour occuper une ou deux demies-journées dans la semaine.

Nous avons finalement opté pour la piscine de Dowon, à deux arrêts de bus de INHA et qui a le bon gout de ne quasiment jamais fermer (en même temps, c'est la Corée). Mais ici, rien n'est facile quand on ne parle pas bien la langue, il a d'abord fallu traduire le planning très compliqué et tout en coréen de la piscine pour trouver les heures où la nage libre était autorisée, puis trouver les réglementations piscine locales : bonnet, pas bonnet, quels maillots sont autorisés, etc. Bref, après trois semaines passées à regrouper toutes les informations nous avons fini par choisir un premier créneau le lundi matin et c'était donc ce matin notre première visite dans notre nouvelle piscine.

Nous voulions aller à la piscine, mais la piscine est aussi venue à nous. Il fait un temps de merde aujourd'hui en Corée et un marécage s'est installe au pied de l'immeuble et pourrait bien prochainement entrer dans l'appartement du rez-de-chaussé; et pourtant il ne pleut pas fort.
L'eau commence à envahir le hall de l'immeuble
Pour résumer, nous avions un peu pris l'eau avant même d'arriver à Dowon. Nous pensions nous perdre dès la descente du bus et nous avons été agréablement surpris de voir un panneau géant nous indiquer la piscine.
도원 시립 수영장
Ne vous fiez pas à l'apparence un peu miteuse du bâtiment, il y a à l'intérieur une piscine de 50 mètres avec 8 lignes. Premier obstacle à l'entrée : l'automate à tickets à l'entrée qui ne parle que coréen. Mais nous l'avions bien étudié sur google images et bien que cette ordure de machine ne nous ait pas proposé un tarif étudiant comme sur la photo de google, nous avons réussi sans aucun problème à prendre des tickets en tarif normal :  2.000wons (soit 1.30€). Bref, nous passons le tourniquet et nous dirigeons vers la section marquée "남자" (hommes). 

Nous le savions déjà parce que nous nous étions renseignés et que nous avions été prévenus, mais pour vous lecteurs qui allez peut-être tenter un jour l'aventure dans cette lointaine contrée asiatique il nous faut quand même le dire : point de cabines pour se changer, ça économise de la place et les coréens ne sont franchement pas pudiques, à de rares exceptions près ils déambulent tous à poil dans le vestiaire et sous les douches. N'oublions pas de mentionner que les coréens avaient l'air tout à fait à l'aise à faire des étirements, toujours à poil, face aux miroirs du vestiaire. Oubliez donc intimité et même confort, dans ce vestiaire il y avait les casiers et rien d'autre, même pas un banc et une ambiance un peu dépaysante. Ceci dit nous avons eu de la chance, pas de casiers électronique qui parle tout en coréen à Dowon, un bon vieux casier à clé comme en France, nul besoin donc d'engager la conversation avec le cinquantenaire nu juste à coté de nous pour savoir comment faire marcher le bordel (vous pouvez avoir le problème dans d'autres piscines et salles de sport). 

Après un rapide passage à la douche, nous voila sur le bord du bassin !
Cette photo n'est pas de nous, mais ça donne une idée
La piscine coréenne est représentative de la société coréenne : A 9h30 du matin, tous les étudiants travaillent (ou font semblant de travailler à leur université), les hommes coréens sont au bureau, c'est trop tôt pour les vieux vieux (qui de toute façon n'ont aucune raison de venir nager) et la population de la piscine est donc composée à 80% de femmes d'âge moyen (de juste mariée, à Ajumma qu'on reconnait à son bonnet rose) et qui sont femme au foyer parce que c'est le boulot du mari de travailler pour ramener les sous, pendant que madame gère les enfants et la maison. Oui, en Corée tout n'a pas évolué aussi vite que la technologie.
Après avoir éliminé les lignes occupées par les cours et celles avec des gens nageant à toute vitesse, nous nous sommes donc retrouvé sur une ligne avec 5 ou 6 femmes et un coréen qui nageait un peu comme un fer à repasser et prenait soin de ne jamais dépasser les 25 mètres pour ne pas sombrer dans les profondeurs.
En effet, petit détail sur cette piscine, qui se voit un peu sur la photo, il n'y a qu'un mètre de fond pendant les 25 premiers mètres de bassin et quelque chose comme deux mètres cinquante dans la seconde partie du bassin. Par conséquent tout les gens qui ne nage que vaguement ou sont essoufflés s'arrêtent en plein milieu du bassin à la limite de profondeur provoquant ainsi un impressionnant embouteillage.
Autre détail rigolo, toutes les heures un maître nageur coréen se met à sautiller au bord du bassin en soufflant vigoureusement dans son sifflet pour rythmer 5 minutes d’étirements.

Nous ne nous sommes même pas trop fait remarquer, bon il faut dire que le vestiaire homme était semi-désert. Même les femmes de notre ligne d'eau ne nous ont pas dévisagés comme des extraterrestres, pourtant avec les deux seuls jeunes et occidentaux de toute la piscine sur la ligne ça devait être un peu bizarre quand même. Juste quelques "가세요" (allez-y) polis en bout de ligne quand elles étaient fatiguées. 

Il est probable que nous réitérions plusieurs fois par semaines, peut-être sur d'autres plages horaire, même si je ne suis pas certain qu'on puisse avoir moins de monde que sur le créneau 9h30-11h.

dimanche 21 octobre 2012

Grande Finale de la GSL saison 4, Mvp vs Life

Samedi 20 Octobre en Corée, finale de la 4ème saison de la GSL pour l'année 2012, et surtout dernière finale jouée en Corée cette année pour la GSL, la finale de la saison 5 étant prévue à Las Vegas en même temps que l'IPL5.
Séance cosplay pour faire de la pub à Blizzard pendant la GSL.
Un évènement qui m'a donc valu de zapper le sacro-saint séminaire du samedi matin et d'abandonner Frédéric pour sa présentation avec Professor, lui laissant le choix de m'inventer une excuse bidon comme une diarrhée subite qui va se prolonger jusqu'à lundi matin où nous irons tester la piscine de Dowon, ou bien de dire que j'étais à la finale de la GSL à Gangnam. Ces deux options étant aussi inconfortable l'une que l'autre.
Il semble que Professor n'ait rien dit, on verra bien lundi, mais par contre Fred a du m'appeler en catastrophe dès 13h, parce qu'un de nos collègue coréen avait d'urgence besoin de l'adresse IP de mon ordinateur au labo et de mon adresse MAC. Je n'ai pas bien saisi pourquoi il lui fallait mon IP là tout de suite et que ça ne pouvait pas attendre lundi. Peut-être pour installer le nouveau switch arrivé hier, mon IP étant alors nécessaire pour avoir du réseau et pouvoir travailler tout le dimanche.

Bref, retour à la GSL. Une finale à l'organisation un peu bordélique. Bon déjà c'est à la coréenne, c'est à dire que les instructions sont arrivées le lundi après-midi pour le samedi midi. Un joli message nous informant que les étrangers supporters de GomTV pouvaient réserver leur place par email du lundi au jeudi. Un second email est arrivé dès mercredi matin nous informant qu'en fait il n'y avait plus de places et qu'on ne pouvait plus réserver. Il semble en effet qu'entre la concurrence de League of Legends et celle de l'OSL qui est passé sous Starcraft II depuis peu, l'équipe de GomTV pensait qu'il n'y aurait pas grand monde à cette finale et a réservé une salle plus petite que d'habitude.
Moralité, pas mal de gens se sont retrouvé sans réservations et les habituels groupes comme le meet-up de Team Liquid se sont retrouvés séparés entre gens avec réservations, gens sans réservations et gens avec tickets VIP. Etant dans la troisième catégorie depuis peu, je n'ai pas eu trop de problèmes de ce côté et je me suis même retrouvé comme beaucoup d'autres utilisateurs VIP à refiler mes tickets en trop à des utilisateurs réguliers ou sans réservation.
Bref, une organisation comparable à l'OSL d'Août dernier avec juste moins de monde, mais tout de même de nombreuses files d'attentes différentes : Equipes, familles, VIP, groupe avec réservation, groupes sans réservations, groupes coréens, réservations étrangers, réservations coréens, sans réservations. Chaque file ayant sont système de numérotation différent et un horaire d'entrée différent susceptible de changer à tout moment : L'heure d'entrée a changé 4 fois pour les VIP.
La finale a démarré vers 15h10, opposant le quadruple champion GSL, le Terran Mvp de l'équipe IM, à un joueur qui était encore totalement inconnu la saison dernière, le Zerg Life de l'équipe Startale, un des plus jeunes joueurs connu dans le circuit professionnel de Starcraft (Broodwar et WoL confondus) puisqu'il a seulement 15 ans.
Un joueur relativement nouveau donc et qui a surpris tout le monde en éliminant tout ses adversaires pour se frayer un chemin directement du Code A au Code S, puis cette saison jusqu'à la finale après avoir éliminé de très grosses pointures.

Au vue de la réputation de Mvp et de la percée fulgurante de Life, les avis étaient très partagés quand il fallait donner un pronostic sur le vainqueur. Beaucoup espérait voir gagner Life, parce que c'est bien quand c'est un nouveau qui gagne et que Mvp avait déjà 4 titres de GSL, mais au fond tout le monde voyait quand même Mvp vainqueur.
Sans plus de commentaires, le résumé des matchs de ce BO7 :

Cloud Kingdom : Life 1 - 0 Mvp
Un superbe push avec mass hélion flammes bleues de Mvp, mais qui ne suffira pas à empêcher Life d'atteindre une masse critique de broodlords, corrupteurs, infesteurs et zerglings qui viendra écraser la composition Mech du joueur Terran

Entombed Valley : Life 2 - 0 Mvp
Partie similaire à la première, sauf que pour celle-ci Mvp avait vu venir le coup des Broodlords et avait par conséquent opté pour un nombre important de vikings. Malheureusement, la pression permanente exercée par les attaques de Life, combinée au fait que Mvp n'a pas réussi cette partie à faire de dégâts avec ses hélions l'ont mis dans une situation où il était très en retard par rapport à Life. Aussi, lorsque le zerg a brutalement switché de broodlords à ultralisks, Mvp n'avait absolument rien pour contrer.

Antiga Shipyard : Life 2 - 1 Mvp
Une tentative de fast mutalisk de Life qui a échoué, Mvp ayant vu le coup venir. Une attaque massive d'hélions flammes bleues finira de mettre le joueur zerg hors course pour ce set

Whirlwind : Life 2 - 2 Mvp
Un bon départ de Life avec une early pool qui lui permettra de deny la fast expand de Mvp. Cependant, le joueur terran fera une fois de plus preuve de son talent pour contrôler les hélions et infligera des pertes massives à l'économie de Life. Ces pertes se répercuteront jusqu'en fin de partie où Life n'aura juste pas l'économie nécessaire pour tenir tête à l'énorme armée de mech de Mvp

Abyssal City : Life 2 - 3 Mvp
Ouverture hélion banshee pour Mvp et speedling pour Life. Les deux joueurs ont fait pas mal de dégâts économiques sans pour autant que l'un prenne l'avantage. Ce n'est qu'en late game que Mvp parviendra à prendre l'avantage en ayant au fil des 4 dernières parties adaptée sa composition de mech à la composition brooldlord, zerglings, corrupeurs, infestors de sont adversaire. Après avoir détruit les broodlords, il achèvera Life avec un push à base de tanks.

Ohana : Life 3 - 3 Mvp
Partie très similaire à la précédente, si ce n'est qu'une excellente micro des zergling de Life permettra d'éliminer tous les hélions de Mvp et que la destruction à plusieurs reprise d'une expension greedy au centre de la map pour Mvp causera la perte du joueur terran.

Daybreak : Life 4 - 3 Mvp
Ouverture très similaire à celle sur Antigua Shipyard, une early pool pour ralentir l'expand terran suivi du même fail de rush mutalisk. La partie aurait pu s'arrêter là pour Life s'il n'avait pas été agresser les bases de Mvp avec les restes de son armée, forçant ainsi le terran a séparé ses troupes, ce qui a permis à Life de sortir tranquilement les roachs, puis de s'étendre le temps de sortie des boordlord.
Comme pour ses trois défaites précédentes, Mvp n'arrivera pas à sortir assez d'antiaériens à temps.


Avec cette victoire, Life est à ce jour le plus jeune vainqueur de la GSL et aussi le premier à avoir effectué une ascension directe jusqu'au titre de champion. Nous pouvons donc maintenant légitimement aller pleurer sur les forums de Blizzard pour aller demander un nerf des zergs pour Starcraft II HotS.
Life remporte 50.000.000 de wons (soit environ 35.000€), mais comme il est mineur, il doit tout donner à papa et maman qui ont bien pleuré dans le micro comme le veut la tradition de Starcraft en Corée.


Et nous poursuivons ce récit avec l'after, car une journée Starcraft n'est rien sans sa soirée où on part manger et boire en quantités plus ou moins modérées dans les restaurants et bars coréens, et qui peut se terminer en club. Mais pas ce soir. Nous n'étions que quatre : Debra la prof d'anglais d'Ulsan, fan inconditionnelle de la GSL qui ne râte jamais aucune finale et avec laquelle ça n'était pas passé loin à Busan après une soirée très alcolisée, Lukasz un étudiant polonais marié à une coréenne, et Kang Hun un coréen fan de starcraft, ancien traducteur de l'équipe Quantic Gaming, et qui était venu avec Lukasz. Nous étions tous les quatres en VIP et nous sommes donc partis ensemble à Gangnam pour faire un restaurant, puis un bar.
Notons ce fail en anglais de Lukasz dans le métro qui nous a fait rire toute la soirée. le métro était bondé et nous étions tous en équilibre instable comprimé entre les ajummas et les voyageurs et là l'ami polonais a lancé cette phrase : "Debra if you feel insecure, you can grab my balls !" (les anglophones comprendront). Pour ceux qui se demandent, nous n'avions pas encore bu ...
Les flèches de la GSL ramassées par Debra
Nous avons opté pour un barbecue coréen. Ça peut paraitre simple, mais finalement on n'en fait jamais avec Fred, pour plusieurs raisons. Difficile de choisir les plats quand on n'a pas de coréen avec nous, il y a un fort risque de commander une viande avec que des os et du gras quand on n'y connait rien, ou bien la fameuse soupe très épicée avec du sang de xénomorphe dedans, ça racle bien les boyaux. Ensuite ça revient un peu plus cher que les restaurants conventionnels (mais à peine plus cher qu'un Mc Donald copieux en France), et ces restaurants ont rarement une zone non fumeur et sont moins intéressant quand on ne boit pas. Mais quand même, le barbecue coréen, c'est appréciable.
Nous avons continué la soirée dans un de ses bars typiquement coréen en souterrain avec de la musique et où tu commandes à boire et à manger. Nous avons déploré avec Lukasz qu'il n'y ait pas de cocktails dans cet établissement, les bières de Corée étant particulièrement immondes, surtout quand on n'est déjà pas fan en temps normal. Verser du soju dedans n'arrange rien au gout, disons qu'avec du soju dedans (devenant donc du somaek), la bière Cass passe de pisse-mémé à boisson alcoolisée sournoise. 
Nous avons arrêté de commander lorsque Debra nous a révélé toutes ses techniques pour contourner l'internet propre de Corée et rentrer dans l'internet sale, et que Kang Hun est parti dans le récites de ses expériences graveleuses en Thaïlande.
Ce fut également instructif lorsque Kang Hun nous initia un peu aux mystères de la société coréenne comme le fait qu'il est acceptable pour un homme marié de se payer des prostitués, ou des escorts girls, seul ou avec ses collègues hommes. En Corée, juste coucher avec une autre que ça femme, ça ne compte pas et ce n'est pas un motif de séparation. Par contre voir régulièrement ou courtiser une autre femme, là ça compte (encore plus si on couche avec). D'après son explication, c'est en fait un peu tout le contraire de chez nous ...

Nous terminons avec le détail culte de la soirée : Les toilettes de ce bar.
Arrive toujours un moment où il faut évacuer le trop plein de boisson et où il faut donc partir à la recherche des toilettes. Habituellement, il y a une indication, un signe, un truc écrit, enfin quelque chose qui te permet de déterminer quelle porte donne sur les toilettes des femmes et laquelle est celle des toilettes des hommes. Sur la porte de droite, une jeune femme à forte poitrine le minou à l'air, sur la porte de gauche un mec à poil tout aussi exposé que la demoiselle en face.
Or, quand on commence à avoir un peu d'alcool dans le sang, on voit des pièges partout. Le cerveau fait ce qu'il peut pour tenter d’interpréter les signaux environnants et immanquablement, il décide d'ouvrir la mauvaise porte !
J'ai été rassuré quand Kang Hun s'est aussi planté de porte, et me suis consolé quand j'ai remarqué des coréens bourrés qui mongolisaient entre les deux portes n'osant ouvrir aucune des deux. C'était surement un alcotest coréen !

A bientôt pour de prochaines aventures en Corée.

vendredi 19 octobre 2012

La bromance en Corée

"Lorsque je suis arrivée en Corée, je pensais qu'il y avait beaucoup de couples gay ici. Et puis j'ai demandé à mon copain qui a pris l'air offusqué et m'a dit que ça n'existait pas en Corée.".
Sophie, française récemment arrivée en Corée a commis l'erreur que font tous les occidentaux, et que nous avons faite aussi, lorsqu'ils arrivent dans cette lointaine contrée asiatique : Elle a vu des homos partout.

En effet, de notre point de vue occidental, il y a de quoi être un peu perturbé : Les hommes coréens sont bien plus démonstratifs et tactiles (je ne trouve pas de traduction qui me convienne pour "touchy-feely") que nous dans leurs relations purement amicales avec des gens du même sexe.
Ils se tiennent par la main, se baladent dans Séoul en se tenant par le bras, piquent un somme sur l’épaule ou sur les genoux du voisin, se font un gros câlin affectueux qui attirerait la colère de toutes les Ajummas du secteur si c’était entre deux personnes du sexe opposé, ou encore laissent traîner leur bras dans le dos de leur compagnon comme chez nous quand on a trop bu et que nous sommes en équilibre instable, même quand ils sont sobres : C'est la bromance.


Mot anglophone issu de la fusion entre "brother" et "romance", le terme bromance désigne cette amitié masculine démonstrative assez commune en Asie, cette affection chaleureuse et sans arrière-pensée qui passerait pour homo-érotique par chez nous.

Précisons tout de même, et c'est là tout le paradoxe en Corée, qu'entre personnes du sexe opposées, de telles interactions sont réservées uniquement aux couples, et encore aller au delà de se tenir la main en public, même pour un couple, c'est vu ici comme vulgaire, voir obscène. Faire la bise à ta copine (on a dit la bise, plus les coréens font une attaque), ou la coller trop près du corps c'est obscène, par contre avec ton pote coréen, ça ne l'est pas (bon ok, ils ne se font des bisous que quand ils ont bu), c'est même mignon ... Ce pays est étrange ... Enfin, pour nous il est étrange !

Alors oui, c'est un peu curieux au début de voir deux collègues coréens se faire un câlin au milieu du couloir (encore que ça ressemblait plus au massage thaïlandais qui a pour but de te casser tous les os du dos) ou se faire des massages. C'est encore plus bizarre lors de sorties avec des coréens et que soudainement il y en a un qui ne veut plus lâcher ton épaule, voir carrément gênant quand tout le monde commence à avoir un peu bu et que ton pote coréen après avoir essayé de t’étouffer en te faisant un câlin se met à te taper sur la cuisse. Il est parfois difficile de se souvenir que c'est juste une différence culturelle, et que ce coréen au comportement qui parait très étrange n'est pas en train de te faire des avances, mais exprime juste qu'il t'aime bien via de la bromance. J'avoue que je m'y fais difficilement : "Lâche mon épaule Damien, lâche !", ou "Kwan ! Moi aussi je t'aime bien, mais là, je peux plus respirer ..."


Mais la bromance, c'est aussi un produit marketing majeur de la K-Pop. Tous les Boys Band veillent à montrer énormément d'affection entre les différents membres d'un même groupe, parce que ça plait à la clientèle féminine et donc que ça fait vendre ! C'est le kawaii à la coréenne. Le tumblr de la bromance en Corée est malheureusement en panne au moment ou j’écris cet article, mais voici quand même quelques images récupérées sur google :
Entre deux personnes du sexe opposée, cette scène est obscène. Entre deux personnes du même sexe, c'est normal
Attention tout de même, si la bromance est tout a fait normale en Corée, prudence tout de même pour ceux qui iraient mal interpréter l'affection débordante des coréens, les mentalités n'ont pas évoluées aussi vite que l’économie : les amateurs de médecine par les plantes ainsi que le congrès de prêtres exorcistes de Corée (chrétiens ou bouddhistes d'ailleurs) sont très actifs pour repousser hors de la péninsule la pornographie, Lady Gaga, le SIDA et autres dégénérescences amenées par les horribles occidentaux.

mercredi 10 octobre 2012

Chroniques de la Corée - 7ème épisode : Le mode sous-marin des coréens

Alors que le semestre a commencé depuis un mois maintenant, nous nous heurtons ces derniers jours avec Jérémie à un phénomène qualifié de "mode sous-marin" (copyright J. Sublime).
On s'est donc dit que c'était le moment pour vous décrire cela plus en détails :

Qui est concerné par le phénomène ? Tous les coréens qui font encore des études, mais aussi tous ceux susceptibles de passer prochainement un concours. Ça concerne donc beaucoup de monde en Corée, des petits enfants qui sont encore à l’école primaire et vont au Hagwon tous les soirs, au vénérable PhD, en passant par les lycéens et les ceux qui doivent passer un concours pour obtenir un emploi quelconque (En effet, en Corée, les diplômes ne suffisent pas, presque tous les emplois de libraire à employé de Samsung, font passer un concours qui permet d'obtenir une certification qui vous donne le droit de postuler pour l'emploi en question). Ça concerne donc majoritairement les étudiants et les personnes à la recherche d'un emploi et frappe hommes et femmes sans distinction.

Le phénomène peut se manifester n'importe quand à l'approche d'un partiel, d'un concours, du TOEIC,  d'une deadline pour rendre un papier capital à son Professor pour sauver le monde, ou juste lorsque soudainement l'envie d’étudier un truc pour un hypothétique concours dans 2 ans vous prend. Par n'importe quand, on entend de 3 semaines à des mois avant l'examen selon les personnes. Les coréens vont alors activer leur "mode sous-marin" (qui pour les coréennes peut se combiner avec le "mode régime").

Une fois le mode sous-matin activé, ils ne sortiront plus de chez eux que pour aller à la bibliothèque ou à l’université, emportant avec eux toute la littérature possible et imaginable sur le sujet de l'examen sous la forme d'une montagne de livres. Pas question de sortir le weekend, même pour voir son copain, ou alors juste 1h pour un café et en emportant la montagne de livres (c'est du vécu). Pas de sexe parce que ça risque au mieux de chambouler le planning des révisions, au pire d’empêcher qu'on soit d'aplombs pour se lever le dimanche matin à 5h pour foncer à l’université. Il sera également nécessaire de disparaître des réseaux sociaux, de quitter (voir d'effacer) Kakaotalk et de ne plus répondre au téléphone, histoire d’être en immersion complète avec son travail. Dormir deviendra également facultatif. Les histoires de pertes de productivité dues au manque de sommeil sont de toute façon des mensonges inventés par des feignasses, toute heure passée à dormir est une heure perdue pour étudier.
De temps à autres, c'est à dire 5 minutes par jour, le sous-marin coréen fera tout de même surface et enverra un SMS au reste du monde pour signaler qu'il ou elle est toujours en vie. La communication sera en général de courte durée (le temps que les nouilles minutes chauffent), après quoi le sous-marin replongera immédiatement.

Jusqu’à présent nous ne nous étions pas bien rendu compte de l'ampleur du phénomène. En effet, l'essentiel des personnes que nous avons fréquentées assiduement, c’était sur la période Juin à Septembre, période relativement calme en Corée, ce qui n’empêche pas la bibliothèque d’être pleine les dimanche après midi du mois d’Août.
Mais ces deux dernières semaines nous sentons bien comme un flottement dans la disponibilité des coréennes. Les mid-term approchent, il y a le TOEIC à la fin du mois, les concours pour trouver du travail, les final exam en Décembre (il faut donc tout apprendre et tout lire maintenant), et par conséquent les coréennes et les coréens ont tous activé leur mode sous-marin ce qui complique un peu notre planning à nous ...     

Nous le savions déjà, en Corée on ne plaisante pas avec le travail, et d'ailleurs on ne vit que par le travail. Mais il y a quand même des jours où nous nous demandons si les coréens n'en font pas un peu trop ...

samedi 6 octobre 2012

Les cobayes

Depuis quelques semaines déjà, nous avions de nombreux doutes sur le fait que nous pouvions encore valider le diplôme d'INHA en seulement deux semestres. La perspective d'un troisième semestre étant peu réjouissante pour nos finances respectives, nous avons été agréablement surpris lorsque est arrivé il y a quelques jours cet email d'un autre département d'INHA qui cherchait des cobayes rémunérés pour leurs expériences :

My name is XXXX, graduate student at School of Information and Communication Engineering here in Inha University.
I would like to invite you to participate in visual preference experiments.It is a part of my research to enhance image quality on cellular phone. Experimental procedure will be simple. Two images will be displayed on the display of a cellular phone as shown in the following figure.










You are asked to choose the preferred image. Experiment will take about 3 hours.
Experiments will be performed at Rm 525 at Hi-Tech Center. As a return to your participation, we will pay you $20,000 won/hour.I would appreciate if you send me an email to make a reservation to set up a time to participate in experiments.
Best regards,
XXXXX
Devant ce message très intéressant qui nous proposait en gros de gagner 60.000 wons (40€) pour choisir entre deux images pendant 3h, nous avons foncé au 5ème étage avec Fred histoire de réserver un créneau. Il se trouve que le mien est tombé malheureusement sur la journée porte ouverte de notre laboratoire, événement annuel auquel je n'ai donc pas pu assister.

Ceci dit, il y avait quand même quelque chose qui nous perturbait avec cette expérience, seule des occidentaux avaient été invités et nos collègues asiatiques du labo se sont fait refouler lorsqu'ils ont tenté leur chance aussi pour les 60.000 wons, visiblement le même sort aurait attendu notre collègue français du cours de Machine Learning s'il avait tenté sa chance, l'expérience semblait interdite aux asiatiques ...
Malgré tout nous nous sommes  rendus à cette expérience et pendant 3h, nous avons choisi des images sur smartphone. A chaque fois, nous avions le choix entre deux versions de la même photo avec pour seule différence qu'un filtre différent rose ou bleu plus ou moins fort avait été appliqué sur chaque image, et il nous fallait donc choisir celle que nous préférions.
Trois heures à trier des photos, c'est quand même long, surtout quand par moment les deux images avaient l'air rigoureusement identiques, mais qu'il fallait quand même décider !
Des lapins, qui ont également été utilisé parmi les images à trier
Ce n'est qu'après l'expérience que Frédéric a quand même eu l'explication du pourquoi de cette expérience et nous avons donc été éclairé sur le but de ces tests et la curieuse discrimination pour trier les volontaires. 
Nous pensions qu'il s'agissait d'évaluer un nouveau filtre révolutionnaire pour améliorer le visionnage d'image sur smartphone sans se niquer les yeux, ou d'un bête test pour faire des statistiques sur les filtres préférés pour tel ou tel type d'image. Mais c'était en fait plus subtil que ça ! Il s'agissait d'une étude sponsorisée par une boite coréenne afin de déterminer les différentes préférences entre les asiatiques et les occidentaux vis à vis des filtres appliqués aux images. Les filtres en eux-même n'étaient donc pas très importants, seules les différentes préférences des différentes races populations comptent. Avec Fred nous ne savons pas trop quoi penser de l'entreprise qui finance cette expérience d'un goût douteux, mais qui nous a quand même rapporté des sous.
un chat sous ecstasy
Les sous sont bien arrivés sur notre compte coréen et nous avons même été rappelés pour qu'ils photocopient nos passeports pour justifier de leurs dépenses et aussi pour compléter l'expérience en justifiant nos choix. La justification des choix était au moins aussi trololesque que l'expérience en elle-même. Alors que nous pensions que les coréens allaient nous demander de dire des trucs du genre "Oui, le filtre de couleur trucmuche fait mieux ressortir le contraste des textes, tandis que le filtre machin est mieux sur les photos parce qu'on voit mieux les couleurs ou que ça fait plus ressortir les détails." Pas du tout ! On nous a demandé de dessiner des carrés bleus sous Paint pour indiquer les zones que nous avions observées pour juger l'image.
Fred a bien tenté des explications élaborées sur le fait qu'il avait regardé quand est-ce que le contraste du texte était mieux, ou quel filtre donnait les meilleurs détails pour les poils de la tête du chaton sous ecstasy, mais il s'est toujours heurté à des réponses du type : "Yes ! Draw a square !"

Voici donc quelques exemples de dessins sous Paint que les scientifiques du 5ème vont analyser pour un futur papier :


Avant je me disais que la recherche non sponsorisée par une compagnie c'était complètement n'importe quoi. Maintenant, je me dis que même avec une compagnie, ça peut donner des choses bizarres et d'une utilité douteuse ...

Prochainement dans Fail en Corée, si nous venons à manquer d'argent, nous envisageons d'aller poser nus au département Art, de tester les plats ratés du département cuisine, ou de nous improviser profs de français au département Langues.