dimanche 24 février 2013

A l'assaut du Sammaksan

Mon regret de cet hiver en Corée sera sans doute de ne pas avoir été tester les pistes de ski locales. Fred ne skie pas, et nous n'avons pas réussi à coordonner nos emplois du temps avec Shin Yeong pour bloquer toute une journée dans un weekend (En Corée, bloquer tout son Samedi ou tout son Dimanche quand on a un travail ou un Professor, ça relève de l'exploit). Nous voilà donc le 24 Février où nous avons enfin pu bloquer presque une journée entière avec Shin Yeong, mais trop tard pour aller skier.

Nous avons donc opté pour une autre activité en montagne : Grimper au sommet du mont Sammaksan, une des montagnes dans le Sud de Séoul, moins haute que le Gwanaksan, mais qui monte quand même à 405m. Oui, les montagnes Sud-Coréennes ne sont pas très hautes.
L'équivalent local du Yéti, construit en détritus
Particularité du Sammaksan et du Gwanaksan qui sont deux pics voisins derrière Seoul National University, ces deux montagnes sont presque encerclées par des villes et on peut donc difficilement se perdre. Pour deux noobs comme Shin Yeong et moi, c'était mieux ...

Le départ était prévu tôt ce matin, et c'est donc à 11h (ce qui est tôt pour un Dimanche) que nous sommes arrivés au départ du parcours devant SNU.
Là-bas, nous avons croisé une armée d'ajummas et d'ajoshis équipés comme s'ils partaient escalader le Mont Everest : Chaussures de randonnées à clous ou à chaines, manteaux violets ajumma style, bâtons de marche, casquettes et toques, lunettes de soleil, gants, sac à dos pouvant transporter des vivres pour plusieurs jours et desquels nous pouvions voir pendouiller, des mousquetons et des gourdes remplies d'eaux, et surtout des radios portables bramant en continu des chansons coréennes des années 70 pour se donner du courage.
Le départ vers le Sammaksan
 Face à cette démonstration de moyens démesurée pour partir à l'assaut du Sammaksan, je me suis soudainement demandé si nous n'avions pas un peu négligé notre préparation. Shin Yeong avait troqué les talons, la jupe et le manteau de ville pour des chaussures en tissu guère plus adaptées, un jean, et un manteau semi-ajumma style. Quant à moi, j'avais certes des chaussures de sport, mais pas vraiment faites non plus pour aller escalader les montagnes, et un manteau de ville moyennement chaud. J'étais le seul des deux à avoir amené mes gants, et nos ratios se limitaient à une orange et une pomme dans le sac à main de Shin Yeong (toujours avoir son sac à main en montagne), et quatre cookies dans mon sac à dos. Nous ne pouvions plus faire grand chose pour le vestimentaire, mais nous avons jugé bon d'aller acheter des bouteilles d'eau et des kimbap pour tenir sur le trajet.
La piste de randonnée, le long de SNU
Nous redoutions le pire en voyant l'équipement des Ajummas. Mais finalement les pistes sont assez larges et balisées tout les 200m. Et quand c'est trop pentu, il y a en général un escalier en bois avec des trucs antidérapants. Pas de sentiers étroits avec de la neige jusqu'aux genoux, ou de chemins merdiques nécessitant d'escalader une paroi abrupte.  Par contre, nous avons eu pas mal de glace et de boue, ce qui rendait le chemin très casse-gueule à certains endroits. 
Ce fut l'occasion d'observer tout l'art des "couples accrochés" coréens. Pour ceux qui ne connaissent pas, je vais expliquer. En Corée quand on est en couple, à défaut de pouvoir s'embrasser en public (en principe il ne faut pas), on peut faire d'autres trucs pour montrer qu'on est un couple : acheter des couple clothes (ça consiste à s'habiller pareil), monsieur qui porte le sac de madame, ou pratiquer l'art du "couple accroché" avec madame accroché au bras de monsieur comme une huitre à son rocher, ou bien monsieur agrippant vigoureusement madame par l'épaule en lui passant le bras dans le dos pour s'assurer que leurs épaules se touchent en permanence. Notez qu'on peut faire les 3 en même temps. Tout l'art du couple accroché c'est justement de ne pas se décrocher même quand il faut traverser un raz-de-marée humain dans le métro de Séoul, monter un escalator, franchir une porte, ou dans notre cas traverser des plaques de glace.
Nous avons donc croisé un certain nombre de couples accrochés, au moins aussi mal équipés que nous, en train de patiner à deux sur une plaque de verglas en faisant du sur place, ou les deux le cul par terre par ce qu'ils n'avaient pas voulu se décrocher
Comme ça paraissait trop stupide de mourir tous les deux d'une chute sur la glace ou emportés ensemble dans un torrent de boue, il fut décidé que nous ne serions pas accrochés dans les zones glissantes et que l'un des deux ouvrirait la route, et au besoin se sacrifierait pour assurer la survie de l'autre.
Photo pendant le repas, en équilibre précaire sur un rocher
Nous avons fait une pause vers midi et demie, et nous nous sommes installés sur une pierre déneigée afin de manger nos deux rouleaux de kimbap, la pomme, l'orange et les quatre cookies.
Un escalier en pierre pas trop gelé
 Au fur et à mesure que nous montions, nous étions de plus en plus inquiets sur la façon dont nous allions nous y prendre pour repasser les passages bien glissant en redescendant. En effet, il est bien connu que la glace c'est assez horrible quand on monte, mais c'est encore pire en descente. Idem pour la boue, qui peut facilement faire dévaler tout le sentier sur le cul. Et aucun de nous deux n'avait vraiment envie de tomber dans la boue vu que nous n'avions pas les vêtements adaptés. Miraculeusement, aucun de nous deux n'est tombé, ni à l'aller, ni au retour, mais nous ne vous cacherons pas qu'à plusieurs endroits ce n'est pas passé loin, et pas qu'une fois.
Au final, c'était tout de même une randonnée très sympa, et nous avons eu la chance d'avoir du soleil tout le long et pas de vent. Nous avons fait quelques photos des montagnes et de la vue sur Séoul depuis le sommet :
Vue sur le Gwanaksan pendant une pause
Séoul vu du sommet
Un groupe d'ajummas essayant de dresser une tente. Elles doivent encore y être
Une rivière gelée et les chaussures de Shin Yeong (très adaptées comme on le voit)
Et on termine avec une petite vidéo prise pendant une pause en redescendant. Vous pourrez admirer l'équipement des Coréens pour partir à l'assaut de la montagne. Si vous avez l'oreille, vous entendrez peut-être aussi la musique de l'Ajoshi qui était derrière nous.


jeudi 21 février 2013

Chroniques de la Corée - 9ème épisode : Déjà un an !

Il y a un an jour pour jour, nous nous posions à l'aéroport d'Incheon pour notre arrivée en Corée du Sud. Et il s'en est passé des choses depuis la traversé d'Incheon en bus avec Belas en direction d'Aurora Motel, et la pizza piégée de Mister Pizza. 

Ce message aurait pu être consacré à un résumé de nos aventures depuis l'an dernier. Mais nous avons déjà raconté l'essentiel dans nos articles. Nous avons découvert la Corée et la culture coréenne, avec pas mal de Fails au début. Il y a eu des réussites, des échecs, des rencontres, des bizarreries vestimentaires, culinaires et culturelles, et aussi des voyages. Bref, c'était l'aventure à laquelle nous nous attendions, en plus intense. 

Seulement voilà, pour ceux qui ont suivi nos aventures, parce que nous avons échoué certains graduate exams, nous sommes encore en Corée pour environ 6 mois, le temps de passer les examens manquant et de soutenir nos mémoires de master. Ça nous laisse encore pas mal de temps pour vivre d'autres aventures en Corée du Sud et vous les raconter sur ce blog. 

Pour cet épisode des chroniques, nous allons justement vous parler du blog. Objet de discorde entre nous et nos collègues coréen d'Avril à Juillet (au moins), le blog a été pendant toute cette année en Corée un de nos outils de communication privilégié qui a attiré des visiteurs venant des quatre coins du monde : France, Etat-Unis, Belgique, Allemagne, Japon, Russie, Maroc, Canada, Royaume-Uni et bien évidemment Corée du Sud. 
Beaucoup de gens qui viennent sur notre blog sont des gens intéressés par la Corée du Sud et par des programmes d'échange, ceux qui nous espionnent depuis le laboratoire, et aussi les internautes qui se perdent et arrivent par hasard sur le blog par un miracle de google. Fort heureusement, nous avons google analytics pour observer tout ça et faire les statistiques du blog.

Le Top5 des recherches "What the fuck ?" ayant abouties sur notre blog 
1
"Dame marieuse Mulan" (via google images)
2
"Long couloir sombre" (via google images)
3
"Hentai pervers coréen dans un bus" (via google)
Via google image ça tombe soit sur l'article "cat café" de Fred, soit sur l'article "Fail en cuisine", et sur google  en recherche classique, entre deux sites pornos, on tombe sur l'article "Coréen Magique", ce qui a plus de sens.

4
"Les coréennes sont belles" (via google)
Oui; on confirme. Ce qui est drôle, c'est que ça tombe sur l'article sur les Ajummas, stade à partir duquel les coréennes sont nettement moins sexy. 

5
"Conduire en Corée du Sud" (via google images et google)
En vrac, on citera aussi "fontaine fluo malaisie", "Powerpointes enfants pauvre et affame" (orthographe d'origine), "plage nudiste sexy weg" (gneee ??), "livreur scooter" et "traduction gangnam style" qui explose littéralement les records de recherches !

Le Top5 des articles les plus lus 

Dans les autres articles qui ont bien marché, on trouve des sujets généraux comme l'examen du Suneung, la musique en Corée du Sud, la K-Pop, et la vie quotidienne.

Le Top5 des sources de traffic
Google
Expat-blog
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Twitter
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dimanche 17 février 2013

Beware of the Korean Beef

En ce merveilleux week-end ensoleillé en Corée, et par une température record de 11 degrés, pic que nous n'avions plus atteint ici depuis 3 mois, je me suis rendu sur Séoul avec des amies françaises afin de "célébrer" un évènement positif des nombreuses aventures et catastrophes de Sophie en Corée. A elle toute seule, elle mériterait un blog et peut-être même un livre, et nous la poussons activement à écrire son histoire pour ses futurs enfants. Après "How I met your mother", peut-être aurons-nous un jour "How I met your father".

Bref, avec Sophie, Tahnie et Chloé, direction Myeongdong un quartir de Séoul connu pour ses boutiques, ses marchés et ses restaurants et sur les conseils de Tahnie, nous optons pour un barbecue Coréen : "Je connais bien ce restaurant, j'y allais souvent le midi avec mes collègues, on y mange pour pas cher, on s'en tire pour 8.000 à 12.000 wons par personne (6€ à 9€)".
Nous arrivons donc au dit restaurant, ou un premier indice sur la menace qui planait sur nous aurait du me mettre la puce à l'oreille, ce n'était pas un de ses cheap samgyeopsal immense et bondé, c'était un restaurant traditionnel où on s’assoit par terre sur le sol chauffant. Bien sûr, le couple de gérant ne parlait pas anglais, et nous ne parlions que peu le coréen (le meilleur c'était moi, c'est dire si nous étions dans la mouise).
Tout de même, voyant arriver 4 étrangers, on nous a donné une carte avec des images, tout en coréen bien sûr, avec des instructions cryptiques et plusieurs prix sous toutes les images. Images d'assiettes remplies de viandes.

Chloé : Heu ... Tes collègues commandaient quoi d'habitude ici ?
Tahnie : Je ne sais plus, ils commandaient sans la carte.
Moi : Les prix s'étalent de 25.000 à 40.000 wons. Il y a 3 prix sous chaque truc, je ne comprends rien à cette carte ...
Tahnie : Oui, ça doit être ça, 40.000 pour 4, ça fait 10.000 chacun. C'est ce que je payais avec mes collègues.
Sophie : Vous êtes sûrs que c'est bien 40.000 pour 4 ?
Moi : Je ne sais pas, sous le truc marqué 40.000, je vois aussi 18.500, et 25.000 écrit en plus petit, ça ressemble à des prix selon le nombre de personne.
Chloé : Ils font beaucoup des plats de groupe dans les restaurants coréens.
Tahnie : Aller, on y va ! On commande celui à 40.000 pour 4. 
Chloé : Si on la voit amener 4 assiettes de viandes, on saura qu'on s'est trompé de toute façon.
Moi : Et elle va ptet nous prévenir, la dame, si on lui commande un truc qui coûte la peau des fesses en 4 exemplaires ...
Sophie : Mais comme personne ne parle coréen ...

Nous passons donc commande, la gérante n'a rien dit et a juste pris les commandes en nous faisant un grand sourire. 
A notre grand soulagement, une seule assiette arrive avec 4 tranches de viande format moyen, plus quatre morceaux beaucoup plus petits. 
La conversation ci-dessous résume les moments clés du repas :

Sophie : C'est du boeuf ou du porc ?
Chloé : C'est de la viande rouge, donc probablement de boeuf.
Moi : C'était marqué boeuf sur le carte oui.
Gérante : 술 ? (de l'alcool ?)
Moi : 아니요. (non)
Gérante : 콜라 ? (coca cola ?)
Moi : 아니요. 물 만 주세요. (Non. Que de l'eau s'il vous plait).
Sophie : Chouette ... Des oignons crus ... J'ai horreur de ça ...
Tahnie : Regarde ! Tu as aussi des algues !
Sophie : Super ...
Moi : Bon, donnez-moi les algues. Moi je les mange.
Gérante : ㅋㅋㅋㅋㅋㅋ (rire coréen)
Chloé : Elle est gentille quand même, elle nous cuit la viande et tout.
Tahnie : Oui, d'habitude faut se démerder.
Moi : Elle sait qu'on est étrangers et qu'on est nuls ...
Gérante : ㅋㅋㅋㅋㅋㅋ (rire coréen)
Sophie : Passez-moi les ciseaux que je coupe un peu le gras. C'est pas bon pour moi.
Chloé : Je le trouve meilleur que d'habitude le boeuf, il est fondant et tout.
Tahnie : Et aussi beaucoup moins gras que d'habitude. D'habitude la moitié c'est du gras !
Chloé : En fait 10.000 wons par personne ça ne fait pas cher.
Tahnie : Quand même ... 160.000 wons, ça ferait ultra cher pour une assiette avec 4 tranches de boeuf.
Moi : Le bœuf est cher en Corée ...
Sophie : C'est louche ... Jérémie, tu ne veux pas essayer de communiquer avec elle et de verrouiller le prix ?
Gérante : ㅋㅋㅋㅋㅋㅋ (rire coréen)
Moi : Trop tard, elle a tout mis sur la grille.
Gérante : ㅋㅋㅋㅋㅋㅋ (rire coréen)
Tahnie : Sérieusement, vous croyez qu'on a commandé pour 40.000 wons chacun ? (~28€)
Moi : J'ai un gros doute ...
Sophie : Ha non, il n'y a pas moyen, si c'est ça on lui dit qu'on ne savait pas et on essaye de négocier.
Chloé : Moi je peux pas faire ça, je paye, tant pis ...
Moi : Pareil ... Je mangerai des nouilles cette semaine ...
Gérante : 고기 더 드릴까요 ?
Moi : Elle demande si on veut plus de viande.
Chloé : Heu ... Non, je le sens pas bien.
Moi : 아니요. (non)
Gérante : 밥 ?
Moi : Du riz ?
Sophie : Avant les oignons crus je n'aurais pas dit, mais là non ...
Tahnie : Moi non plus.
Moi : 아니요. (non)
Chloé : C'est quand même bizarre. Elle est super gentille avec nous.
Sophie : Bon, faut lui demander là, et bloquer le prix !
Chloé : On va vite le savoir à la caisse !
Moi : Savourez bien les oignons et les algues, je nous sens quand même bien partis pour 40.000 chacun là ...
Sophie : Mais non, ce n'est pas possible ! C'était 40.000 pour 4, comme dans les autres barbecue coréens.

Sophie a donc foncé à la caisse avec son billet de 10.000, se heurtant à plusieurs fail linguistiques : la traduction du prix et le fait qu'elle voulait payer son quart. Les coréens de la table d'à côté qui étaient en même temps à la caisse et parlaient vaguement anglais ont tenté de l'aider. Et là, on les a entendus s'étrangler en voyant notre facture sortir. 

Tahnie : Qu'est ce qu'ils disent ?
Moi : Je ne suis pas sûr ... J'ai compris "américains", "viande de boeuf", "très cher", quelques soupirs genre "les pauvres !" et puis notre prix aussi, je vous confirme donc 160.000 wons ! (~115€)
Chloé : Un petit barbecue coréen à 8.000 wons par personne ? On va te le rappeler jusqu'à ton retour en France Tahnie !
Tahnie : Je suis désolée ...
Moi : C'est de ma faute aussi, j'aurai du faire plus gaffe aux spécifiques numéraux qu'elle a utilisés en prenant les commandes ...
Chloé : Bon, bah c'est parti pour 40.000 wons chacun de bœuf sacré coréen ...
Sophie : Je suis dégoûtée ... 
Moi : On peut se consoler en se disant qu'en prix français, ça ne fait jamais que 28€ ...
Sophie : Pour ce prix là, en France, j'aurai eu un dessert.
Tahnie : Je n'ose même pas imaginer si on avait repris de la viande ou du riz ...
Chloé : C'est clair ... On n'a pas tant mangé que ça en plus !
Sophie : Elle nous a vu arriver de loin, les 4 blancs !
Tahnie : C'est la première fois que ça m'arrive un truc comme ça !
Chloé : De toute façon c'est toujours comme ça. Tant que t'es avec un coréen tu ne te fais jamais arnaquer, par contre quand t'es tout seul ...

Malgré une tentative de négociation des coréens de la table d'à côté qui ont bien vu qu'on venait de se faire avoir de façon assez grandiose, nous avons donc payé la note faramineuse de 160.000 wons pour un barbecue coréen.   
Étrangers en Corée, souvenez-vous donc : Gare au bœuf coréen dans les restaurants traditionnels ! Le prix est vraiment quatre fois plus cher que celui du Samgyeopsal d'en bas de chez vous ! Dans le doute, emmenez toujours un coréen avec vous.

mercredi 13 février 2013

Essai nucléaire Nord-Coréen

Mardi 12 Février, la Corée du Nord a procédé dans la matinée à son 3ème essai nucléaire. En à peine un an au pouvoir, Kim Jeong Eun en est donc à deux fusées et un essai nucléaire dans un pays où la majorité de la population meurt de faim.

En effet, malgré les menaces de son allié chinois, le pays a effectué son test nucléaire comme il l'avait annoncé depuis déjà plusieurs semaines. Officiellement, cet essai nucléaire est une réponse aux sanctions imposées à l'ONU par les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon, et qui une fois n'est pas coutume ont été approuvées par la Chine. On notera que la Corée du Nord a indiqué que cet essai nucléaire n'était qu'une première étape en réponse à ce que le pays considère comme la "menace américaine", un test de missile ou un second essai nucléaire sont attendus dans les prochaines semaines, voir les prochains jours. 

Relevés d'activité sismique. (The Guardian)
N'ayant pas la télévision dans nos appartements à Incheon, nous avons appris la nouvelle par les journaux sur Internet. On notera cependant, que même si au contraire des politiques, les habitants de la Corée du Sud ignorent la plupart du temps les antiques de leur voisin du Nord, cet essai nucléaire était tout de même très présent dans les médias en Corée du Sud ces dernières semaines. Déjà la semaine dernière, la chaîne KBS en parlait dans la télé du taxi entre Juan et Inha.
L'essai nucléaire ayant eu lieu relativement loin de chez nous, de l'autre côté d'un massif montagneux et en souterrain, il ne devrait pas y avoir de conséquences environnementales en Corée du Nord, et encore moins ici à Incheon.
Un petit coup de googlemap pour la localisation du site nucléaire.
Les premières analyses issues des relevés sismiques et des rares informations fiables données par les médias nord-coréens parlent d'un engin au plutonium ayant causé une explosion d'une puissance estimée entre 7 et 8 kilotonnes (Hiroshima, 15 kilotonnes). Si l’hypothèse d'une bombe au plutonium est confirmée, c'est d'autant plus ennuyeux parce que ces bombes sont plus faciles à miniaturiser et donc à mettre dans un missile. De plus, ça confirmerait que la Corée du Nord dispose toujours de deux moyens de faire des bombes atomiques : le plutonium dont le réacteur avait supposément été fermé, et l'uranium dont plusieurs centrifugeuses ont été montrées à une délégation américaine en visite en Corée du Nord il y a quelques années.

Encore googlemap pour une image satellite du site d'essai nucléaire. On peut voir les goulags aussi sur googlemap., ou visiter Pyeongyang si ça vous tente plus ...

Bien que cela représente un défi politique pour les nouveaux leaders Chinois, Sud-Coréen et Japonais ; et qu'en apparence cette nouvelle provocation Nord-Coréenne déstabilise la région, il est peu probable qu'il se passe quoi que ce soit. La guerre n'étant une option valide pour aucun des deux camps qui ont tout à y perdre, surtout les deux Corées, les analyses récentes indiquent que la Corée du Nord poursuivra ses efforts en dépit des sanctions particulièrement inutiles de l'ONU, jusqu'à atteindre le statut de puissance nucléaire qui devrait lui permettre d'avoir suffisamment de poids pour négocier un traité de paix avec les États-Unis et la Corée du Sud. Seul peut-être un gros coup de gueule de la Chine pourrait faire bouger les choses.

vendredi 8 février 2013

Les Misérables

Encore un article pour meubler, mais par le froid polaire que nous avons en ce moment, nous meublons beaucoup que ce soit en semaine ou le weekend.

Pour le résumé des épisodes précédents, la semaine dernière grace à l'aide de Shin Yeong, nous avons officiellement renouvelé le bail de nos appartement avec le propriétaire, qui en fait n'est pas le propriétaire. L'explication du pourquoi c'est avec lui qu'on signe et pourquoi on lui vire l'argent s'il n'est en fait pas le propriétaire était un peu confuse. Ce qu'on en a compris c'est qu'en fait le vrai propriétaire loue des parts de l'immeuble et les tâches ménagères (arrachage des pubs, ménage du couloir) et que lui sous-loue les appartements. Ca expliquerait pourquoi il ressemble plus à un ajoshi lambda (ou à un gardien de gymnase pour ceux qui ne comprennent pas la référence) qu'à un coréen bling bling alors qu'il était supposé posséder tout l'immeuble.

Après l'épisode de renouvellement du contrat de l'appart, on m'a trainé au cinéma pour voir "Les misérables", Comédie musicale Holywoodienne de 2h30, mais ça parait beaucoup plus long. J'avais déjà gardé un souvenir assez mitigé de la version télévisée qui était passée il y a quelques années, le souvenir d'un truc interminable. Et bien en comédie musicale, c'est pareil, c'est interminable.
레미제라블, prononcer "lé mijélabeul"
Il vous faut imaginer, une salle remplie de coréens qui ne savaient pas forcément que c'était une comédie musicale et qui donc pendant 2 heure et demie vont écouter chanter en franglais sous-titré konglish. Je ne veux pas dénoncer, mais nous en avons vu fuir avant la fin. Il faut dire que sur la fin l'agonie de Jean Valjean était interminable puisqu'infoutu de mourrir en silence, il s'était mis à chanter ! On passera sur la phrase finale de Gaveroche avant de mourir qui n'était pas la bonne. Malgré quelques acteurs avec de belles voix, nos impressions sur le films restent mitigées. Pas bon, ni mauvais, disons que c'était une sorte d'ovni holywoodien.

Le film aura tout de même marqué quelques coréens, puisqu'un régiment de l'Air Force en a fait une parodie. Oui, on s'occupe comme on peut dans l'armée Sud-coréenne en attendant le double essai nucléaire de Kim Jong Eun.
Après les miséroïdes, les militaribles ! Extraits :

Pour les anglophones, lisez la traduction anglaise des paroles, le mix entre quand ils ont voulu coller au film et les délires coréens est assez énormissime.

La scène originale n'est malheureusement pas disponible sur le net, mais j'ai tout de même pu vous trouver un petit quelque chose :



Et oui, pour ceux qui se demandent, c'est ça pendant 2h30.

samedi 2 février 2013

GSL Code S : Le Dernier des Foreigners

Ce soir à Mokdong, le studio de GomTV accueillait un des groupes les plus attendus de ces 32èmes de finale pour cette première saison de la GSL 2013 : Le Groupe H dans lequel se trouvait un des meilleurs, si ce n'est le meilleur, joueur de Starcraft de la scène professionnelle hors Corée : Ilyes "Stephano" Satouri de l'équipe Evil Geniuses.
Pourquoi je vous fais un poste sur du Starcraft II ? D'abord parce que ça attire des lecteurs sur le blog et améliore notre référencement parce qu'il faut bien poster des trucs, mais surtout parce qu'il se trouve que Stephano est un joueur de Starcraft II français, et que le premier passage de notre champion nationale en GSL code S valait bien un article

En effet, les étrangers font rarement long feu dans les tournoi coréens et ceux qui ont vaguement percé sont peu nombreux : Jinro et NaNiwa.
Pour cette nouvelle saison deux joueurs étrangers ont été invités en GSL Code S, le top du top en matière de tournoi Coréen : Le joueur Protoss canadien HuK (qualifié après une invitation au Up&Down), et le Zerg français Stephano (invité en Code S). HuK n'a pas vraiment eu de chance la semaine dernière, étant tombé dans un groupe plutôt difficile, il s'est fait applatir par les buldozers coréens.
Le groupe C, qui a joué Jeudi dernier avec HuK à droite
Après la défaite de HuK, Stephano était donc le dernier étranger encore en course pour cette saison de GSL Code S. Et ce soir tous les étudiants fans d'e-sport francophones de la région de Séoul étaient au studio équipés de baguettes, bérets, bouteilles de vins, drapeaux français et pancartes d'encouragement pour soutenir notre star nationale. on notera aussi une forte présence de la part des membres de la communauté américaine et australiennes, également venus très nombreux ce soir pour encourager Stephano. Il y avait donc une ambiance de folie rârement égalée au studio.
Une photo presque pas floue. On notera le dessin de l'ultralisk fait main, qui était particulièrement réussi
La composition de ce groupe H : Hack, joueur Terran de l'équipe StarTale. Sans conteste le moins quoté de ce groupe, mais à ne pas sous-estimer tout de même. INnoVation (Bogus), joueur terran KeSPA de l'équipe STX Soul. Peu connu jusqu'à il y a quelques mois, c'est un des joueurs montant de Starcraft II au sein des équipes KeSPA. DongRaeGu, très gros joueur Zerg de l'équipe MVP dont la réputation n'est plus à faire. C'était la deuxième star de la soirée. Et enfin Stephano joueur Zerg de l'équipe Evil Geniuses, et qui pour la première fois avait accepté une invitation en Code S, après en avoir toujours refusé par le passé.
INnoVation, Hack, DRG et Stephano. On note que Stephano n'a pas du tout suivi les explications données par une gentille coréenne de GomTV sur comment se placer pour le début de l'émission :D
Malheureusement pour Stephano, et pour nous un peu aussi, remporter de nombreux tournois internationaux, y compris contre des coréens, semble ne pas suffire pour réussir en Code S. La GSL reste Le Tournoi le plus dur, et qui réclame énormément de préparation, et malheureusement les joueurs coréens écrasent tous les joueurs étrangers en terme de nombre d'heures de pratique et de préparation des matchs. Le Stress des premières parties en GSL n'ayant sans doute pas aidé non plus, le premier BO3 pour Stephano contre INnoVation a été difficile avec une deuxième partie qui a été particulièrement calamiteuse. Pour être franc, on est plusieurs à s'être fait la remarque dans le public entre la partie 1 et la partie 2, on voyait à la caméra qu'il n'était pas très à l'aise et que cette deuxième partie ne partait pas bien.
Nous avons quand même eu de gros moments de joie et de folie, lorsqu'il a sorti Hack en looser bracket. Malheureusement, ses efforts ne suffiront pas à l'emporter dans le match retour contre INnoVation en finale du looser bracket. Stephano aura terminé à la 3ème place du groupe, ce qui est insuffisant pour monter en 16èmes.

Ce n'est pas l'issue que nous espérions, il n'y a plus aucun étranger en Code S, mais nous avons quand même passé un bon moment, c'était l'essentiel et nous ne doutons pas que la finale entre 2 joueurs coréens sera de qualité.

Scores :
INnoVation >>> Stephano : 2-0
Hack <<< DongRaeGu : 0-2
INnoVation <<< DongRaeGu : 0-2
Stephano >>> Hack : 2-1
INnoVation >>> Stephano : 2-1

DongRaeGu et INnoVation sont qualifiés.