samedi 30 mars 2013

La 2ème Guerre de Corée n'aura pas lieu

La tension monte dans la péninsule coréenne avec ce matin une nouvelle annonce détonante de la Corée du Nord qui a déclaré qu'elle était officiellement en état de guerre avec la Corée du Sud et les États-Unis. Cette déclaration est la suite d'une longue série de provocations ayant eu lieu ces dernières semaines, incluant notamment la rupture de l'armistice il y a deux semaines, la coupure des lignes de communication à Panmunjeom au niveau de la DMZ vendredi dernier, la coupure des lignes et le blocage temporaire du complexe industriel joint à Kaeseong mercredi, les menaces de bombarder les îles Baengnyeongdo et Daecheongdo, et les remarques machistes sur la "couleur venimeuse de la jupe" de Park Geun-Hye la présidente Sud-Coréenne (la traduction depuis le coréen donne un truc rigolo), pour ne citer que celles-là.

La présidente Park Geun-Hye, poussant un charriot dans son costume venimeux
Pour redonner un peu le contexte, les récents mouvements d'humeur de la Corée du Nord sont une réponse aux sanctions imposées par l'ONU suite à l'essai nucléaire de Février dernier, mais surtout une réaction aux exercices militaires joints de la Corée du Sud et des États-Unis qui ont démarré le 10 Mars et doivent durer jusqu'à fin Avril. La Corée du Nord voit ces exercices comme des préparatifs d'invasion, et hier Kim Jeong-Eun était très mécontent de savoir que deux bombardiers furtifs B2 capables de larguer des ogives nucléaires allaient survoler la Corée du Sud escortés par des F22.
La réponse ne s'est donc pas fait attendre, hier soir la chaine officielle Nord-Coréenne a déclarée que le dear leader Kim Jeong-Eun avait ordonnée à son armée de tenir les missiles en stand-by pour pouvoir bombarder les bases américaines en Corée du Sud, au Japon, ainsi que les bases de Guam et d’Hawaï. La Corée du Nord a également clairement menacé de bombarder plusieurs villes américaines.
Kim Jeong-Eun signant l'autorisation de mettre les missiles en stand-by. On aperçoit au fond une carte intitulée "Plan stratégique de bombardement des USA" avec plusieurs cibles potentielles incluant Honolulu, Los Angeles, Austin et Washington DC.
Bien que ces annonces belliqueuses puissent sembler impressionnantes, la communauté internationale s'accorde à dire qu'il est improbable que la Corée du Nord puisse frapper plus loin que le Japon considérant son actuel niveau technologique et le fait que bon nombre de ses missiles à moyenne et longue portée n'aient jamais été testés. Néanmoins, même avec des artilleries des années 60, l'ensemble de la Corée du Sud reste à portée, de même les missiles courtes portées peuvent facilement atteindre le Japon, l'ensemble du territoire Sud-Coréen et peut-être la base militaire de Guam.
La Corée Du Nord a fait ses propres exercices en réponse à ceux des USA et de la Corée du Sud. Mais il semble que cette image publiée par KCNA ait été photoshoppée pour rajouter des aéroglisseurs
Il est fort probable que ces récents rebondissements soient d'avantages destinés à la propagande auprès de la population Nord-Coréenne, à la fois pour renforcer le contrôle du nouveau dirigeant sur l'armée, mais aussi pour booster l'économie en faisant planer un pseudo état de guerre pour émuler la production.
Les principaux sujets d'inquiétude ce matin sont que faute de communication entre les deux Corées et à force de surenchère des deux côté, la situation est bloquée dans un cercle vicieux et pourrait rapidement déraper au moindre problème à proximité des frontières de la Corée du Nord.
Manifestation antiaméricaine vendredi à Pyongyang
Ce matin dans les rues d'Incheon tout avait l'air normal. Les Sud-Coréens sont plus ou moins habitués aux propos belliqueux de la Corée du Nord et sont en fait un peu blasés. Le sujet a été abordé avec nos collègues ce matin au laboratoire après le séminaire et personne n'avait l'air de penser sérieusement qu'une guerre puisse déclarer. Les menaces de bombarder les États-Unis étaient souvent prises avec humour, beaucoup de nos collègues n'y croyant pas du tout ou faisant des blagues sur le fait que les missiles allaient sûrement tomber dans l'océan ou sur le Japon. On nous a aussi dit que nous devrions aller voir Professor pour demander à être diplômés en avance avant que la Corée du Nord ne tue tout le monde la semaine prochaine. On notera tout de même que c'est la toute première fois que le sujet d'un conflit avec la Corée du Nord arrive dans les sujets de conversation ce qui tend à prouver que la situation est tout de même plus tendue que d'habitude.

On ne peut qu'espérer que les propos de la Corée du Nord resterons purement rhétoriques et qu'il n'y aura pas d'incident le long des frontières. D'ici la fin des exercices militaires en mer du Japon, il y a largement le temps pour un dérapage.
Pour le moment il n'y aurait pas de mouvement de troupe particulier de l'autre côté de la frontière, en revanche il semble qu'il y ait de l'activité autour des zones de test de missiles. L'avenir nous dira ce que l'imprévisible Corée du Nord nous réserve. Sûrement l'ambassade de France nous enverra un email en cas de problème : "L'ambassade sera fermée pour cause d'attaque Nord Coréenne". Un peu comme lorsque le cyclone Bovalen est passé sur la Corée l'an dernier.

vendredi 29 mars 2013

La réussite des Graduate Exams

Petit billet qui ne sert à rien.
Les résultats sont tombés en avance pour les étudiants qui sont sensés être diplômés à la fin du semestre. Frédéric et moi avons tous les deux validé nos graduate exams et nous pouvons donc maintenant attaquer sereinement la phase de préparation pour les qualifications de la GSL présentation et de soutenance de nos thèses qui commence la semaine prochaine.

Vade me cum : Le guide de l'étudiant français à Inha University

Suite à un échange de mails avec un responsable de n+i, organisme grâce auquel nous sommes ici à Inha, et qui voulait faire avec nous un premier bilan de notre séjour à Inha, nous nous sommes aperçus qu'il pourrait être utile de faire un article sur notre blog résumant un peu tout ce qu'un étudiant français doit savoir avant de se lancer à l'aventure à Inha. 
Ces informations sont déjà toutes plus ou moins disponibles sur le blog, mais sont dispersées dans plusieurs articles. Aussi nous vous proposons une version condensée du guide de l'étudiant français à Inha :

1. Arrivée en Corée : Il est préférable d’arriver en Corée une dizaine de jours avant le début du semestre, notamment pour avoir le temps de payer le semestre universitaire (le payement doit être fait pendant une période très courte de 3 ou 4 jours), de faire les nombreuses démarches administratives qui sont nécessaires à l’arrivée, et aussi pour avoir le temps de trouver un logement si nécessaire.

2. Logement : Plusieurs possibilités s’offrent aux étudiants :
a.    les dortoirs de l’université, qui doivent être réservés avant l’arrivée en Corée. Cette formule est financièrement intéressante (environ 600euros pour 4 mois) et comprend une pension complète pendant la semaine. Cependant, la vie aux dortoirs comporte quelques inconvénients : chambres partagées entre 4 personnes (précisons que de nombreux étudiants asiatiques ont des horaires quelque peu décalés) et règlement intérieur un peu draconien en ce qui concerne les couvre-feux.
b.    Les logements à l’extérieur, solution que nous recommandons à ceux dont les finances le permettent. D’une part, les prix autour d’INHA sont faibles comparés à Séoul et surtout comparé à la France en général. Ces prix vont de 200 à 300euros par mois, charges comprises, sous condition de déposer une caution allant de 1000 à 1500euros. Faute de caution, les tarifs du loyer augmentent sensiblement. D’autre part, il est très facile de trouver des logements autour des universités. Avec l’aide de collègues coréens du laboratoire par exemple, un jour seulement sera suffisant pour trouver un logement à votre goût, signer le contrat et emménager !

3. Banque : L’ouverture d’un compte en banque en Corée du Sud est une démarche indispensable et urgente pour la vie de tous les jours. En effet, les cartes bancaires occidentales ne passent pas partout et il est nécessaire de posséder un compte coréen pour un certain nombre de choses allant du payement des frais universitaires, au payement de votre logement et de vos factures si vous avez un logement à l’extérieur de l’université. Sans faire de publicité, le plus pratique est d’ouvrir un compte à HanaBank qui est sur le campus, ce qui permet d’utiliser sa carte d’étudiant comme carte bancaire. Nous déconseillons en revanche aux étudiants français ayant un compte HSBC d’ouvrir un compte chez HSBC Corée, les agences de cette banque étant peu nombreuses et très éloignées du campus. La plupart du temps les moyens de payement fournis par les banques coréennes incluent un passbook qui permet de retirer de l’argent dans les distributeurs de votre banque, et des cartes de payement uniquement (qui ne permettent donc pas de retirer), ces dernières nécessitant d’avoir été enregistré à l’immigration.

4. Administratif : Les formalités administratives à l’arrivée incluent l’enregistrement au bureau de l’immigration afin de pouvoir obtenir votre carte de résident étranger qui vous donnera le droit d’avoir un téléphone coréen et une carte bancaire. Cette démarche est encadrée par Inha University à votre arrivée. D’autre part, il est aussi conseillé de s’enregistrer à l’ambassade de France à Séoul et de faire le déplacement plutôt que de tenter l’enregistrement par email, la procédure sera beaucoup plus rapide.

5. Conditions d’obtention du diplôme :
•    Validation de 4 cours, soit 12 ECTS. C’est là que l’avantage du double diplôme via n+i s’applique puisque les autres étudiants doivent valider 8 cours afin d’avoir les 24 ECTS du diplôme de Master. Dans notre cas 12 des 24 crédits sont transférés.
•    Validation de 3 Graduate exams, en plus des 4 cours à valider. Ces examens sont nécessaires à l’obtention du master. Il est possible de les valider en plusieurs fois.
•    Validation des Niveaux Débutant et Intermédiaire de langue coréenne. (2 cours)
•    La publication d’un  ou plusieurs articles de recherche (le nombre et les pré-requis varient selon les laboratoires).
•    La rédaction et la soutenance d’un mémoire de master.

6. Cours de coréen : la validation de deux niveaux étant nécessaire, il y a donc un cours par semestre (débutant puis intermédiaire). Ce cours peut paraître d’une importance moindre par rapport aux autres pré-requis, mais une maîtrise minime de la langue coréenne est fortement recommandée pour faciliter votre quotidien, la majorité de la population ne parlant pas du tout anglais. L’apprentissage du coréen (au moins la maîtrise de la lecture des Hangeuls, les symboles coréens) est conseillé avant le départ. A noter également que des cours gratuits peuvent être dispensés à l’ISL (International Student Lounge) avec des étudiants bénévoles à INHA, pour les étudiants souhaitant progresser plus rapidement.

7. Cours : Le nombre de cours enseignés varie à chaque semestre. Pour un département de taille moyenne, on comptera 6 à 8 cours disponibles, dont en général 1/3 seront enseignés totalement en anglais et les autres en coréen. On notera cependant que même pour les cours qui sont enseignés entièrement en coréen, il est presque toujours possible de passer l’examen en anglais et certains professeurs ont des supports de cours qui sont plus ou moins en anglais. Les cours doivent être choisis en début de semestre et peuvent être abandonnés au bout de quelques semaines si le contenu ou la difficulté ne vous conviennent pas. Trois cours maximum (+ le cours de langue) peuvent être choisis à chaque semestre. Chaque cours rapporte 3 crédits et dure 3h.

8. Graduate exams : ce sont 3 examens qui ont lieu en début de semestre et doivent être validés, comme une des conditions d'obtention du diplôme. En tant qu’étudiant d’échange via n+i, il n'est possible de passer ces examens qu'au début du second semestre, ce qui signifie qu'il n'y a qu'un seul essai possible sous peine de rallonger d'un semestre. Les trois examens ont lieu environ 3 semaines après le début du semestre, et doivent être passé en 3h pour l’ensemble des 3 matières choisies. Le choix des matières est libre dans une liste d’une quinzaine de sujets qui est fournie environ 2 semaines avant l’examen. Comme il est probable que vous n’ayez pas pu suivre les cours correspondants aux matières choisies, nous recommandons de demander de l’aide auprès de vos collègues de laboratoire, afin qu’ils vous fournissent des supports de cours ou des archives de questions tombées lors des précédents examens.

9. Laboratoire : avant votre arrivée à INHA, vous avez du être assigné à un laboratoire de recherche. Le professeur référant du laboratoire doit supposément vous fournir un sujet de stage. Cependant, en pratique, le concept de stage étant assez méconnu en Corée, cela ne sera pas toujours le cas. Ainsi selon les départements ou laboratoires, vous aurez soit un stage avec un sujet similaire à ce que vous auriez pu avoir en entreprise, ou un sujet de recherche que vous aurez à définir par vous-même, qui constituera la base de votre mémoire de master. Les professeurs organisent en général des séminaires réguliers pour tenir compte des avancées des travaux des étudiants.

10. Autres remarques :
•    L’obtention d’un permis de conduire international est possible avant le départ de France, mais la conduite en Corée est dangereuse et déconseillée aux âmes sensibles.
•    Votre laboratoire d’accueil sera comme votre seconde famille, l’aspect communautaire est très important en Corée. Il est donc conseillé d’entretenir de bonnes relations avec l’ensemble de vos collègues et de montrer du respect aux anciens et aux professeurs.
•    Les horaires coréens sont très longs en général, et non fixes. Préparez-vous si vous souhaitez imiter les élèves asiatiques à rester très tard la nuit et à venir parfois le week-end.  Aucune remarque ne sera probablement faite toutefois si vous suivez des horaires plus européens.
•   Pour plus de détails ou pour les points obscurs de cette liste, nous vous invitons à lire nos articles.


vendredi 22 mars 2013

Le retour de la revanche du Graduate Exam

Aujourd'hui, c'était le retour du Graduate Exam, examen obligatoire pour valider le diplôme de Master à INHA et pour lequel il manquait 2 matières à Fred et 1 pour moi. Cette fois ci le ratage n'est pas permis car il serait de mauvais gout de rallonger encore d'un semestre pour un stupide examen de 3h. Et il va s'en dire que nous n'avons ni la volonté, ni même les moyens de rallonger encore un coup.
Pour faire court, cet examen et son résultat vont permettre de déterminer si oui ou non ce blog mérite bien son nom de "Trololo en Corée" ou pire son ancien nom "Fail en Corée". Potentiellement, planter cet examen pour la deuxième fois reviendrait à planter tout le double diplôme.

Pour cette nouvelle édition du graduate exam, les règles ont changées et une fois n'est pas coutume, il ne s'agit nullement d'un changement trollesque pour nous pourrir la vie, en fait c'est un changement qui rend l'examen "plus simple". Pour ceux qui se souviennent, au semestre précédent il fallait valider une matière de chaque pôle du département, dont un pôle de la mort que Fred avait raté incluant des matières bien moisies. Et bien les pôles ont disparus et ce semestre il est possible de prendre n'importe quelle matière de n'importe quel pôle.

Nous avons donc opté tous les deux pour Data Mining une matière d'un professeur qui semble-t-il n'a pas donné ce cours depuis un certain temps puisque nous n'avons pas pu le choisir depuis les 3 semestres que nous sommes là. Heureusement nous avions une banque de questions, qui semblaient relativement constante pour son examen : 3 questions qui reviennent tout le temps, une question qui tourne sur plusieurs sujets qui ressortent souvent, et une question plus "trololo" sur un sujet ou un algorithme pris au hasard dans le bouquin et qui pouvait sembler bien plus obscur (OLAP, BIRCH, CLARANS, ...).

Et pour Fred il a également pris Artificial Intelligence, la matière de Professor, bien que nous n'ayons pas suivi ce cours ici. Bon, comme pour Data Mining, nous avions suivi un cours équivalent en France, même si c'est un peu loin et pas tout à fait sur les mêmes choses.
Craignant un troll parce que nous n'avions pas suivi ce cours à INHA (qui a dit comme 2/3 des matières prises au Graduate Exam ?) et croyant moyennement qu'il nous ferait une fleur parce que nous sommes de son laboratoire, je n'ai pas pris AI, même si tout le monde m'avait poussé à le faire. C'est mal parce que c'est notre Professor et que tout le monde prend normalement son cours, puis son graduate exam, mais franchement je sentais mieux Data Mining.
Les commentaires de nos collègues ayant pris AI semblent indiquer que le sujet, en tout cas pour les doctorants, n'a pas été si facile que prévu puisque ce ne sont pas les questions qu'ils attendaient qui sont tombées. Comme quoi, même en ayant suivi la matière, les élèves ne sont pas à l’abri d'une surprise lors de l'examen.
Fort heureusement pour nous, le numéro de prédiction des questions de Data Mining et d'IA s'est mieux passé que pour les Doctorants. A part une question sur OLAP et les data cubes (si quelqu'un dans l'audience sait de quoi ça parle ...), pas vraiment de mauvaise surprise pour nous.

Verdict dans deux semaines !

dimanche 10 mars 2013

Dernière Finale de GSL sous Wings of Liberty : Symbol vs RorO

Samedi 9 Mars 2013, à J-2 d'une potentielle attaque de la Corée du Nord, le Seminar du samedi matin était annulé. Outre que ça a probablement mis Professor en fureur, parce qu'il n'aime pas quand personne ne présente, ça aura surtout permis de ne pas se lever trop tôt et de pouvoir être à l'heure de l'autre côté de Séoul pour assister à la Finale de la GSL 2013 Saison 1. 
Comme écrit en titre, il s'agissait de la dernière finale Coréenne sur Wings of Liberty, l'expansion Heart of the Swarm de Starcraft II devant en effet débarquer Lundi soir, si la Corée du Nord l'autorise.
Comme à son habitude, GomTV avait fixé l'heure de rendez-vous 2h30 avant le début de la finale, en prévision d'une éventuelle foule et pour qu'on soit sûr de pouvoir avoir des places assises. 
C'était sans compter sur les IEM organisés en même temps, et sur League of Legends qui entre temps a récupéré une partie du public coréen. A l'heure fixé, la place devant AX Korea était presque désertique, avec à peine une vingtaine de pèlerins à attendre. On ne pourra même pas accuser la météo, il faisait exceptionnellement chaud avec presque 20 degrés dans l'après-midi sur Séoul.
Le public a tout de même fini par arriver, mais nous avons bien senti la différence avec  l'année dernière. Fort heureusement, faire jouer un joueur de l'équipe KeSPA Samsung Khan offre l'avantage qu'on peut remplir les 5 premiers rangs avec des groupies, et les bataillons de coachs de l'équipe du géant Coréen.
Malgré tout, quelques fidèles se sont tout de même montrés pour l'évènement : L'éternelle Debra professeur intergalactique d'anglais, totalement kinky, sévissant sur Ulsan et qui collectionne toujours les finales de GSL, Rémi un des français en échange à INHA le semestre dernier et qui est maintenant en stage à Daejeon, Jake, et d'autres visages familiers qu'on a pu croiser au studio.

Debra a longtemps hésité pour sa pancarte entre "Show me your Simballs" et "Show me your Symbol" avec un Y customisé en pénis, la deuxième option l'ayant finalement emporté. Les pancartes GSL de mauvais gout font toujours rire le temps que les commentateurs coréens comprennent de quoi il est question, il est trop tard puisque c'est en direct. Car ici en Corée, les médias sont très surveillés, très censurés. Aussi, un Y phallique ou les boules de l'hydralisk des américains qui étaient derrière nous détonnent un peu dans le paysage audiovisuel édulcoré de Corée du Sud.
La finale donc : Azubu Symbol VS Samsung Khan RorO. Un Zerg vs Zerg, ce qui n'a peut-être pas aidé non plus à attirer les foules.

Symbol vs. RorO
(Z)Symbol 0 <Akilon Flats> (Z)RorO 1
10 Minutes de combat 200 vs 200 où des broodlings se battent avec d'autres broodlings et des terrans infestés.
Canal de de Nydus !!!!!!!!!!!

Victoire du joueur de Samsung Khan 4-2. L'équipe Samsung Khan aura donc remporté la dernière de Broodwar avec Jangbi et la dernière de Wings of Liberty avec RorO.
RorRo vainqueur
Symbol finissant 2ème avec un chèque de 20.000.000 de wons tout de même
RorO : chèque de 50.000.000
Et on termine avec le bisou pour le trophée, parce que c'est kawaii

Trois jours à Daegu (3/3) : Chilseong market et le marché (trop) bien caché

Dernière partie du séjour à Daegu, nous avions prévu avec Sangsun de prendre un bus en début d'après-midi pour rentrer sur Incheon. En raison du manque de temps pour faire quelque chose loin de Daegu, nous sommes donc restés dans la zone du motel où nous avions passé la nuit, près du centre, et avons décidé de visiter le marché de Chilseong.

Je mets cette image parce que nous avons vu ça à la sortie du motel et c'était assez marrant. Le message veut dire "N'urinez pas ici" avec le petit dessin en dessous

La station de métro était juste à côté du marché donc nous avons pu entrer directement. J'avais déjà visité un marché coréen à Séoul à Gwangjang qui est un grand marché couvert, mais je dois dire que le marché de Chilseong m'a fait plus forte impression. Même si c'était dimanche et que quelques endroits étaient fermés, il y avait vraiment beaucoup d'étals. Malheureusement je n'ai pas pris beaucoup de photos donc je ne peux pas complètement montrer toute l'étendue du marché. 
Mais il était vraiment possible d'acheter tout ce qu'on voulait : fruits, sucreries, poulet (notamment des pieds de poulet que les coréens semblent apprécier mais que je n'ai jamais eu le courage de goûter), tout type de poisson, fruits de mer, y compris du poulpe ou de la tortue, et surtout pour terminer, du porc, avec notamment une longue allée réservée à la viande venant de cet animal. Les Coréens mangent des pieds de porc, mais surtout on pouvait voir des têtes entières posées sur le rebord. Je ne sais pas exactement de quelle façon cela est mangé, mais d'après ce que j'ai vu, la peau est enlevée et on la fait cuire pour ne manger que ça. Mais manger une lamelle de peau qui a l'apparence d'une tête de porc, ça ne donne pas franchement envie tout de même, non?

Les fameuses têtes de porc
Le marché s'étendait à la fois le long d'un grand axe routier et aussi dans le quartier, avec des petites routes qui font le charme des marchés à la coréenne.



La rue des Gimbap, comme on peut le voir beaucoup d'étals étaient fermés

On est notamment tombés sur un stand de pâtisseries coréennes où on pouvait en acheter 8 pour 3000 wons (2 euros). On a donc craqué pour ces beignets et on est revenus avec un sac pour notre petit-déjeuner.

Petit aperçu du sac acheté !

Enfin, pour terminer par le plus important sur le marché, nous avons vu une rue réservée au boshintang qui est un plat à base de chien. D'après ce que m'a dit Sangsun, les restaurants servaient également d'autres plats toujours à base de chien ou même de chat. Un peu plus loin, il y avait des cages avec des animaux enfermés, je n'ai aperçu que des poules ou autres volailles, et nous sommes allés dans la direction opposée, donc nous n'avons rien pu voir. Cependant après être rentré du voyage et pour écrire cet article, j'ai fait quelques recherches, et le marché de Chilseong semble en effet être tristement célèbre pour être un marché où il y a de la vente de viande de chien. En cherchant un peu, on tombe sur ce genre de photos

Waf waf !
Nous ne sommes probablement pas allés dans la bonne direction avec Sangsun pour voir cela, mais ce n'est pas très étonnant vu le genre de restaurants dans certaines parties du marché. La vente de viande de chien est difficile à constater dans les grands marchés à Séoul, mais visiblement Daegu est excentrée et peut-être moins "moderne" dans un sens que la capitale. Toutefois, il faut relativiser par rapport à la consommation de cette viande qui semble minoritaire. Tous les Coréens que j'ai rencontrés m'ont juste dit avoir essayé une fois dans leur enfance, la plupart des consommateurs sont donc certainement des personnes plus âgées.
En tout cas si vous le souhaitez, vous pouvez retrouver plus de détails (et photos) sur le sujet à cette adresse, texte en anglais par contre, mais les photos sont édifiantes.

Après avoir fini le tour du marché (et donc raté visiblement la principale "attraction" qui aurait pu augmenter l'intérêt de cet article), nous avons acheté quelques kimbap pour le trajet de retour et nous sommes dirigés vers le terminal de bus pour quitter Daegu. Un voyage bien intéressant en tout cas et qui ne nous aura pas coûté trop cher (moins de 100 € chacun tout compris pour les 3 jours).

vendredi 8 mars 2013

Trois jours à Daegu (2/3) : Upo et la Longue Marche

Comme Daegu n'a pas tant de choses que ça à visiter et que les temples ne nous tentaient pas trop (il y a le temple de Haeinsa qui est un des plus connus de Corée, mais Sangsun l'avait déjà visité en automne dernier), nous avions prévu d'aller visiter Upo wetland, située au sud de Daegu. Cependant, le trajet n'était pas des plus faciles, car qui dit zone écologique dit souvent zone perdue au milieu de nulle part. Donc, pour aller à Upo, il fallait tout d'abord prendre un bus pour aller à Changnyeong, une ville de taille moyenne avec 75 000 habitants tout de même, mais qui donnait une vraie impression de zone rurale. Une fois dans cette ville vers 11 h 50 - le trajet prenait environ 40 minutes depuis Daegu -, nous devions changer de terminal de bus pour nous rendre encore plus dans la campagne profonde à Upo. Comme nous avions du temps avant le départ, nous sommes allés prendre notre déjeuner à Lotteria, le McDonald's coréen. A ce moment, Sangsun s'est rendu compte qu'elle ne disposait que d'une carte de payement qui ne peut être utilisée qu'avec un lecteur de carte (donc pas pour les transports) et de 800 wons en liquide (la somme énorme de 50 centimes d'euro). Tout ça parce qu'elle avait laissé sa carte bleue à sa mère le vendredi avant de partir, pour une sombre histoire de culotte qui n'allait pas. En Corée, il faut acheter des sous-vêtements à ses parents quand on reçoit son premier salaire, ce qui était le cas de Sangsun cette semaine-là. Et si on choisit mal et qu'on a le malheur de donner la carte bleue à sa mère pour aller faire changer le sous-vêtement acheté, on se retrouve avec un nouveau sous-vêtement acheté à 70 euros le lendemain et un trou dans le compte en banque comme Sangsun pendant ce week-end à Daegu. Oui, c'est trololo, mais c'est la Corée et ici beaucoup de parents considèrent qu'ayant élevé leurs enfants, ces derniers doivent leur rendre la pareille en faisant plein de cadeaux (demandés explicitement parfois) et en payant pour eux. Le prétexte de "Je t'ai élevé" peut servir en réponse à plein de choses ici en Corée, quand l'enfant fait face à ses parents. Deux exemples :
L'enfant : "Je ne suis pas d'accord avec toi."
Le parent : "Tais-toi, c'est moi qui t'ai élevé, j'ai payé pour ta nourriture et tes études, quel ingrat tu es de me contredire, tu devrais avoir honte."

L'enfant : "Je te prête ma carte bleue pour aller changer ton sous-vêtement et tu en prends un autre 3 fois plus cher sur ma carte ? Qu'est-ce que c'est que ça, tu ne peux pas utiliser mon argent comme ça."
Le parent : "-Quoi ? Je t'ai élevé et tu ne peux même pas payer une culotte à 70euros? Quel enfant indigne !"

C'est bien sûr un peu exagéré, mais la relation parent-enfant en Corée peut nous sembler bien bizarre à nous autres français!
Pour en revenir à nos finances, Sangsun n'était donc pas très utile pour payer quoi que ce soit, et en ce qui me concerne, je n'avais presque plus d'argent liquide, peut-être 15 000 wons, ce qui donne à peu près 10 euros. J'avais bien mon passbook Hanabank, sorte de carnet qui permet de retirer dans les distributeurs Hanabank. Mais en plein milieu d'une ville de campagne, point d'Hanabank en vue, uniquement des banques régionales campagnardes pour agriculteurs, avec des vaches en photo sur les vitrines (véridique, si si). Quant à un distributeur acceptant ma carte française Mastercard, il est inutile de préciser qu'on ne pouvait en trouver. On s'est demandé si on allait rester bloqués au retour en plein milieu de la campagne mais on s'est rendu compte finalement qu'on avait juste assez pour pouvoir revenir sur Daegu.
Le repas fini, nous sommes montés dans le bus pour Upo pour un trajet qui durait 15 minutes. Arrivés là-bas, il était possible de louer un vélo pour faire le tour de la zone mais comme le chemin n'avait pas l'air propice au vélo partout, et surtout que nous étions fauchés, nous avons pris la décision d'y aller à pied.
Une première photo de la zone
Sur le chemin, on pouvait apercevoir beaucoup d'aigles dans les cieux, et des champs tout autour de la zone. 
Les champs alentour et les aigles dans le ciel
Autour de nous, surtout quelques familles, mais aussi des couples sur des tandems, et bien sûr les traditionnels ajosshi/ajumma en tenue de montagne qu'on trouve partout, même en plein milieu du métro de Séoul.
Une balade tranquille, en tout cas au début, mais le fail n'est jamais loin, et il commence à ce moment précis de l'histoire. Après 30-40 min de marche, nous avons vu un panneau qui montrait un vélo avec une flèche et qui disait "faites demi-tour". Mais comme nous pouvions remarquer un chemin sur le côté qui semblait continuer et faire le tour, on s'est dit qu'on devrait le prendre et visiter un peu plus. Le couple ajusshi/ajumma qu'on pouvait voir un peu plus loin sur ce chemin nous a aussi fait penser que nous prenions une bonne décision. Cependant la tenue de montagne/marche aurait dû nous avertir... En même temps, compliqué de voir ça comme signe vu qu'ils portent tous une tenue similaire.
Une photo sur le chemin peu de temps avant le panneau demi-tour
Donc nous continuions gaiement sur ce chemin, c'était toujours aussi joli même si ça pouvait paraître être un paysage peu diversifié. Après plusieurs dizaines de minutes de marche, ne voyant pas vraiment que nous retournions vers notre point de départ, nous avons commencé à nous inquiéter un peu. Mais en même temps, comme tout se ressemblait, nous n'étions pas non plus complètement sûrs. Les panneaux qui n'indiquaient pas notre point de départ ne nous aidaient pas vraiment à nous sentir rassurés cependant. Nous avons tout de même décidé de continuer, rebrousser chemin aurait de toute façon pris trop de temps, pensions-nous. Et donc... pendant plus de 3 h nous avons marché et marché. Sans voir grand-monde à part deux ou trois couples. Par contre il y avait d'assez belles photos à prendre.


Il y avait marqué "Lieu pour prendre une photo" à cet endroit, donc je m'exécute !
Le paysage alentour avec Sangsun fatiguée de la marche. Sur la corde devant, des messages en coréen étaient accrochés. Peut-être des messages d'appel à l'aide de voyageurs perdus comme nous...
Sur le chemin, nous sommes rentrés dans un tout petit village où nous avons commencé à penser que nous étions définitivement perdus. Il y avait aussi beaucoup de tombes coréennes visibles aussi.
Le petit village. On peut aussi voir une tombe sur la gauche du village
Deux tombes coréennes
En Corée, il n'y a pas de cimetières, et la plupart des membres de la famille sont enterrés en campagne ou dans les montagnes dans des tombes similaires à celles sur les photos. Ce qui explique pourquoi pendant Seolnal ou Chuseok - qui sont des fêtes coréennes de plusieurs jours où les Coréens retournent à leur ville d'origine et vont prier sur les  tombes de leurs puissants ancêtres - toute la population de Séoul prend la voiture et va dans la campagne profonde, ce qui créé des embouteillages monstres.
Bref, revenons à nous, pauvre couple perdu au milieu des arbres et des marécages. Après presque 3 heures, nous avons fini par croiser une famille de Coréens qui nous a demandé si on pouvait faire le tour par le chemin d'où nous venions ("Pauvres fous !" aurais-je répondu, si seulement j'avais su le dire en coréen). Ils nous ont indiqué que nous n'étions qu'à 45 min de marche pour revenir à notre point de départ. Soulagés, nous avons donc regagné un peu d'énergie pour finir le trajet et avoir le bus de 18 h 10.
Sur le chemin du retour
Si vous vous rappelez l'épisode de la mère la veille au soir, c'est au moment où nous avons regagné Changnyeong que Sangsun a décidé de passer un coup de fil pour dire qu'à son plus grand regret, elle ne pourrait pas être à Ansan ce soir ("il est 19 h et je suis en pleine campagne, je ne peux pas prendre un bus à Daegu ce soir pour retourner à Ansan qui est à 4 h de route, bus pour lequel il n'y a déjà sûrement plus de tickets de toute façon"). La mère n'a pas l'air d'avoir pris ça trop mal. Cependant, lorsque Sangsun n'est pas chez elle, le père passe traditionnellement un  appel à 20 h 30 pour montrer son inquiétude. Mais cette fois, point d'appel... j'en déduisis donc en m'adressant à Sangsun, je me cite: "He is very mad".
Malgré la pression familiale, nous avons regagné Daegu dans la soirée et avons mangé dans un restaurant. En sortant, il était déjà 22 h passées, et à ce moment-là a commencé autour de nous la "valse des couples" de motel en motel. Ce fait courant du samedi soir en Corée nous avait malheureusement échappé, mais à cette période de la semaine, c'est le moment où tous les couples coréens passent la soirée/nuit ensemble. Et comme la plupart des Coréens vivent avec leurs parents jusqu'au mariage, et bien il n'y a aucune chance pour qu'ils puissent passer un moment seuls et ils se rendent donc au motel. Ce qui explique pourquoi le prix des motels est plus élevé le samedi et aussi pourquoi il est difficile de trouver un endroit pour se loger si on est touriste comme nous et qu'on veut aller dans un endroit pas trop cher un samedi après 22 h.
On voyait donc tous les couples rentrer dans un motel et demander s'il y avait une chambre... Enfin bon, seul le garçon entrait pendant que la fille attendait dehors. Elle serait emplie de honte si on la voyait à l'intérieur, puisque tout le monde sait pourquoi les couples vont dans ces "love motel" en ce samedi soir!
Après que le garçon eut demandé, généralement, il ressortait dépité et le couple se dirigeait vers un autre motel, pendant que d'autres couples arrivaient les yeux pleins d'espoir pour demander à leur tour.
Heureusement, nous avons finit par trouver un motel plus excentré et pas cher pour passer la nuit.  Après toute cette marche, nous nous sommes écroulés dans le lit sans planifier quoi que ce soit pour le lendemain, hormis réserver le billet Daegu-Incheon pour un départ à 13 h 50.

jeudi 7 mars 2013

Trois jours à Daegu (1/3) : Indépendance coréenne et lieux de culte

Le 1er mars étant férié pour fêter le mouvement du 1er Mars 1919, où des étudiants nationalistes ont déclaré l'indépendance de la nation coréenne à Séoul contre l'occupation japonaise, ce qui a permis le départ d'un mouvement dans tout le pays et l'établissement en Avril 1919 d'un gouvernement provisoire de la république de Corée. Pour le coup, le 1er mars tombait un vendredi, ce qui nous a donné 3 jours de week-end, et nous avions donc décidé avec Sangsun de partir faire un voyage de 3 jours dans la région de Daegu, comme elle a vécu à Daegu dans son enfance. En Corée, partir en voyage avec son copain est impensable, sauf en cas de mensonge. Il arrive même que la fille qui part avec son copain demande à un groupe de filles inconnues de prendre une photo avec elle pour faire croire aux parents qu'elle est partie avec un groupe de filles. Mais pour le coup, j'ai déjà vu les parents de Sangsun deux fois, et on avait décidé de forcer un peu la main, d'autant plus que j'utilisais l'excuse de "c'est sa région d'origine donc je lui ai demandé pour visiter avec elle".
Finalement le matin du départ pendant la préparation des affaires, les parents essayaient de la convaincre que finalement Daegu c'était loin et que 3 jours c'était trop long, mais elle parvint à fuir tout de même pour me rejoindre au bus terminal d'Ansan. Le départ était prévu vers 11 h et l'arrivée après 4 heures de bus. Finalement avec des embouteillages - normal pour un jour de départ dans un week-end de 3 jours - nous ne sommes arrivés que vers 15 h 45 dans le centre de Daegu.
La pyramide en face du terminal de bus
 Comme il était un peu tard, nous avons décidé de rester sur place et de suivre un des itinéraires touristiques proposé par l'application officielle de Daegu. Daegu est la 4ème plus grande ville de Corée après Séoul, Incheon et Daejeon, mais pourtant elle n'est pas vraiment touristique car très industrielle. La région est peu peuplée aux alentours, et les habitants de Daegu sont réputés très conservateurs. La présidente Park Geun-Hye du parti conservateur Saenuri, élue notamment en décembre dernier, est originaire de Daegu et a obtenu plus de 80 % des votes dans cette ville. En plus d'être ville conservatrice, les habitants de Daegu semblent considérés un peu comme étant de la campagne par les habitants de la région de Séoul, notamment en raison de leur fort accent.

Donc pour en revenir à l'itinéraire touristique, nous sommes passés devant une école pour étudiants chinois fondée au début du 20ème siècle. Pas vraiment intéressant selon moi, c'était juste une école normale d'apparence, mais l'établissement de quoi que ce soit de chinois en Corée est tellement difficile qu'elle a peut-être été jugée comme endroit touristique. Après ça, nous sommes arrivés devant une église qui s'est en fait révelée être une cathédrale, appelée cathédrale Gyesan. 
Sangsun devant la cathédrale

Vue de face
 Ayant visité pas mal de cathédrales en France, ça ressemblait plus à une église pour moi vu la taille du bâtiment. Pour l'anecdote, cette cathédrale a été construite par un Français venu à Daegu en tant que missionnaire. En 1899, l'église a été construite en bois dans un style coréen mais fut détruite par un incendie après quelques mois. Le prêtre a alors décidé de faire un nouveau bâtiment de style gothique cette fois, et a importé des matériaux de France et de Hong Kong. La cathédrale, finie en 1902, est la seule structure restante à Daegu du début des années 1990. Quelques photos de la cathédrale, vous pourrez remarquer qu'on fait quand même mieux en terme de vitraux pour les détails :
Un vitrail
A l'intérieur de la cathédrale

Proche de l'église, il est aussi possible de visiter la maison dans laquelle a vécu Lee Sang Hwa (1901-1943) qui est un célèbre poète coréen. Il est surtout connu pour avoir participé activement au mouvement d'indépendance de la Corée contre la domination coloniale du Japon en publiant des poèmes engagés. Fait intéressant, il a étudié la littérature française au Japon avant de revenir en Corée en 1922 où il a enseigné l'anglais et le français à Daegu et publié de nombreux poèmes dans une revue qui a finalement été interdite en 1926 pour avoir publié en couverture un poème de Lee Sang Hwa assez agressif envers le Japon.
Un dessin de Lee Sang-Hwa sur un mur proche de sa maison
En face de la cathédrale, il est possible d'apercevoir une grande église (à première vue, cela ressemble plus à une cathédrale que le bâtiment visité auparavant). 
Avouez que ça paraît grand!

Cependant avec Sangsun après nous être approchés, nous nous sommes rendus comte que c'était une église protestante assez moderne avec plusieurs étages ; cette église semblait considérée comme un immeuble normal.
Dans les environs de l'église, il était possible de voir des maisons de style européen, ce qui est très rare en Corée. Ces maisons sont en fait les anciennes habitations des missionnaires venus en Corée.


Et à côté de ces maisons se tenait un petit pont avec un dessin représentant la marche pour l'indépendance ayant eu lieu à Daegu. C'était donc définitivement une zone à visiter en ce 1er mars en Corée !
Une description en anglais
Le fameux dessin
Et pour bien terminer ce 1er jour, nous sommes allés à Anjirang station qui est connu pour avoir une rue consacrée aux restaurants où on peut manger du makchang 막창 et gopchang 곱창 qui sont une spécialité culinaire à Daegu. Ça se mange en fait dans un restaurant qui vend en général de la viande de porc comme dans un Samgyeopsal normal (barbecus coréen). Mais makchang et gopchang sont en fait des intestins ! Pas très appétissant dit comme ça, mais en fait c'est assez bon !

Le trajet nous a mis KO et on a choisi le motel le plus proche sur la carte qui est tout de même à quelques minutes de marche. Alors qu'on s'apprête à dormir, Sangsun reçoit un message de sa mère qui dit quelque chose comme "rentre demain". La journée du lendemain s’annonçait déjà bien !